La Syrie profite du peu d’enthousiasme des USA à maintenir leur présence militaire

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

L’évolution positive des relations entre les Kurdes et Damas et le retour apparent et graduel de la Syrie au sein de la Ligue arabe sont autant d’indicateurs de ce qui attend les forces US qui occupent certaines parties de la Syrie. Ce qui ressort, c’est que l’administration américaine n’a pas vraiment l’intention de quitter la Syrie, ni de maintenir son étau de dures sanctions qui serre le gouvernement syrien.

Il ne fait aucun doute que la décision des USA d’autoriser la Syrie à importer et à exporter du gaz égyptien traversant la Jordanie pour atteindre le territoire syrien et aboutir au Liban n’était pas seulement dans l’intérêt du Liban. Elle est également considérée comme une mesure positive et financièrement avantageuse pour la Syrie.

En septembre dernier, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a rencontré son homologue syrien Faisal Mekdad à l’ONU pour la première fois en 10 ans. De même, au début de ce mois, le ministre des Affaires étrangères des EAU, Abdullah bin Zayed Al Nahyan, s’est rendu en Syrie pour la première fois en dix ans. Il était accompagné du chef de l’Autorité fédérale responsable de l’identité, de la nationalité, des douanes et de la sécurité portuaire afin de développer davantage les relations avec le président Bachar al-Assad. Les Émirats arabes unis ont ouvert leur ambassade dans la capitale syrienne il y a deux ans, sans toutefois que les relations progressent de manière tangible en raison des positions de la précédente administration américaine.

Par ailleurs, le directeur des services secrets généraux syrien, le major général Hossam Luqa, a participé au Forum arabe des services du renseignement parrainé par l’Égypte. Le major général Luqa a rencontré un grand nombre de directeurs et chefs de services secrets arabes, même s’il figure sur la liste des personnes tombant sous le coup des sanctions européennes depuis 2012 et de celles des USA depuis l’an dernier. Les rencontres syro-arabes ne sont plus dissimulées et sont devenues audacieuses et ouvertes en raison de la reconnaissance par les dirigeants occidentaux du maintien au pouvoir du président Assad.

Sous la présidence de Joe Biden, l’administration américaine n’a jamais annoncé de plans précis concernant l’avenir de la présence des forces US au poste frontière syro-irakien d’al-Tanf et au nord-est de la Syrie. Cette absence de plan pourrait être tout simplement une intention politique de maintenir le statu quo et d’éviter des remous à l’intérieur des USA pires que ceux qu’a entraînés le retrait des forces US de l’Afghanistan. Les médias institutionnels ont déployé des efforts considérables pendant les 10 ans de guerre de Syrie pour plaider en faveur d’un changement de régime en Syrie, même lorsque des groupes terroristes comme Daech et Al-Qaida tuaient sans distinction tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec leurs plans d’occupation du Levant, principalement, mais pas exclusivement, les Syriens non sunnites. Les médias institutionnels seront probablement les premiers à s’opposer à tout plan américain visant à soutenir le redressement de l’économie syrienne et les dirigeants relevant du gouvernement central à Damas.

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