En pleine tension entre chiites, Al Sadr ne forme pas la plus grande coalition… encore

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Le Parlement irakien élira lundi le 7 le président de la République, en pleine querelle entre les différents partis politiques. De nouveaux noms ont été transmis au Parlement pour le poste de président, qui s’ajoutent aux deux candidats principaux, Hoshyar Zebari et Barham Saleh. Le dernier développement exceptionnel en cours provient de la plus haute autorité judiciaire qu’est la Cour fédérale, qui a le dernier mot dans l’interprétation de la constitution. Les juges ont exprimé leur position relativement au mécanisme menant à l’élection du président en vertu l’article 70 et, surtout, ils ont expliqué qui en vient à former la plus grande coalition de députés lui permettant d’élire le nouveau premier ministre.

Le nombre de candidats à la présidence est de vingt. C’est le candidat du clan Talibani de Souleimaniye (Union patriotique du Kurdistan – 17 députés) qui a le plus de chances de l’emporter, au détriment du candidat du clan Barzani d’Erbil (Parti démocratique du Kurdistan – 31 députés), surtout après la position tranchée exprimée par Moqtada al-Sadr contre Hoshyar Zebari. Le Dr Abdul Latif Ibrahim Rashid, que Souleimaniye soutient, a donc les meilleures chances de gagner et de devenir le nouveau président. 

Les chances de Hoshyar Zebari se sont évaporées après l’annonce, par al-Sadr, que le candidat du Parti démocratique du Kurdistan (dirigé par Massoud Barzani) ne remplissait pas les conditions pour diriger l’Irak. Par conséquent, les députés sadristes (73) ne devraient pas voter pour lui. Cette décision s’explique par la corruption présumée et les accusations de détournement de fonds publics qui ont conduit à sa destitution comme ministre des Finances en 2016. 

Le président actuel Barham Salih n’a pas non plus de grandes chances de l’emporter en raison de la politique qu’il a suivie au cours des quatre dernières années, qui a alarmé de nombreux blocs politiques, Erbil au premier chef. 

Le candidat présidentiel Abdul Latif Ibrahim Rashid a des connexions politiques et familiales en raison de son association avec l’épouse de feu Jalal Talabani et en tant qu’ancien ministre des Ressources hydriques et conseiller du président Fouad Masum.

La Cour fédérale a annoncé que la prochaine session parlementaire prévue ce lundi nécessitera la présence d’au moins 222 députés sur 329 au premier tour de scrutin pour élire le nouveau président. Cependant, si aucun des candidats n’obtient suffisamment de votes des députés pour être nommé président, la présence de la moitié plus un des députés sera nécessaire au second tour de scrutin.Plusieurs députés ont intenté une action en justice devant la Cour fédérale, qui remet en cause le mécanisme en vertu duquel le président du Parlement, Mohamad al-Halbousi, a été élu. La lettre des députés était divisée en deux parties : une poursuite liée au retrait du plus ancien député d’alors Mahmoud al-Mashhadani, qui a dirigé le Parlement lors de sa première session et avant l’élection du nouveau président, et une demande de suspension du processus électoral. Cette dernière partie est liée à une enquête juridique concernant l’interprétation relativement à qui au juste forme le plus grand bloc, qui a le pouvoir légal de nommer le nouveau premier ministre.

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