Le dilemme d’Al-Sadr et la crainte d’un conflit inter-chiite et de l’incapacité de l’Irak à se redresser

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Les six roquettes qui ont touché une piste de l’aéroport de Bagdad et endommagé un avion civil désaffecté ne semblaient pas viser les forces US en poste près de la base Victory, qui se trouve loin de l’endroit où les missiles ont atterri. Il se pourrait que ce soit plutôt lié au processus politique et à la vive controverse qui déchire les chiites. La situation qui prévaut menace de se transformer en un affrontement politique ou armé, un conflit qui pourrait être l’expression de la friction entre les partis chiites. Y a-t-il moyen pour l’Irak d’éviter que les choses se compliquent encore plus et mènent à des troubles? La Mésopotamie se dirige-t-elle vers encore plus d’instabilité, ou à quelque chose de pire encore?

Depuis que Sayed Moqtada al-Sadr a annoncé sa victoire en étant à la tête du bloc parlementaire le plus important (73 députés sur 329) lui donnant le droit de choisir le prochain premier ministre, le vice-président du Parlement et le président de la République, les différends vont bon train parmi les chiites d’Irak. Ces divergences se sont intensifiées lorsque Moqtada al-Sadr a déclaré à plusieurs reprises qu’il chercherait à créer un gouvernement national en lieu et place d’un gouvernement formé en vertu des quotas attribués aux différents partis politiques. Sayed Moqtada espérait ainsi rompre avec la distribution habituelle des postes par tous les gouvernements irakiens précédents au moment de choisir le premier ministre et les membres de son conseil des ministres. 

Le hic, c’est que Sayed al-Sadr ne peut pas toujours remplir ses objectifs, qui se heurtent au fait qu’il doit s’allier aux sunnites et aux Kurdes et leur donner les parts qu’ils réclament pour promouvoir le président du Parlement déjà élu, Muhammad al-Halbousi, et le président de la République dont l’élection est prévue le 7 février prochain. Sans quoi il n’obtiendra pas la majorité parlementaire nécessaire (165 députés) pour choisir les dirigeants du pays.

Les différences notables entre les partis chiites ont commencé à surgir lorsque Sayed Moqtada a demandé à tous les partis chiites, regroupés au sein du « Cadre de coordination » (le Cadre), de s’entendre pour se joindre à lui afin de former le nouveau gouvernement ou de former une opposition parlementaire. Al-Sadr a également dit qu’une unification entre son mouvement sadriste et le Cadre était possible, à condition que l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki soit tenu à l’écart. Sinon, Sayed Moqtada a déclaré que son groupe pourrait devenir le groupe d’opposition au Parlement.

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