Au-delà de Gaza : la lutte en Cisjordanie sous occupation israélienne

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

L’expansion des colonies en Cisjordanie a atteint des niveaux sans précédent, ce qui fait obstacle à la création d’un futur État palestinien et anéantit les aspirations du président Mahmoud Abbas. Ce dernier, partisan d’un engagement politique non violent, a vu ses efforts contrariés par l’affaiblissement des institutions qu’il cherchait à mettre en place, qui sont désormais vulnérables sous sa direction sans arriver à protéger les Palestiniens, y compris ses forces de sécurité, qui vivent dans ce territoire assiégé et envahi.

Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances responsable de la politique sur la Cisjordanie, a déclaré sans ambages : « La Cisjordanie est la ceinture de sécurité de la région de la Palestine et il n’est pas question d’y établir un État palestinien ». Cette déclaration souligne le caractère belliqueux de la stratégie israélienne, qui comprend la poursuite de la démolition des maisons palestiniennes et l’incendie des terres agricoles en Cisjordanie. Ces actes de déplacements forcés et de destruction rappellent, bien qu’à moindre échelle, les tactiques de dévastation et de mort utilisées à Gaza.

Israël poursuit ces objectifs par l’intermédiaire de groupes de colons, dont le nombre est passé de 127 000 au moment des accords d’Oslo à plus de 750 000 aujourd’hui, et qui ne cesse d’augmenter. Ces colons, qui agissent souvent en toute impunité et avec la protection ouverte de l’armée israélienne, font régulièrement des incursions dans les maisons et les villages palestiniens en infligeant des violences aux habitants de la Cisjordanie sans craindre d’en subir des répercussions ou de devoir rendre des comptes.

Les forces israéliennes pénètrent dans des zones comme le camp de Jénine, Toulkarème et Nour Chams dans le but explicite de briser la résistance et la détermination du peuple palestinien et de l’encourager à abandonner ce qui reste de sa terre, l’objectif premier des forces d’occupation. Depuis le 7 octobre, marqué par le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », Tsahal a effectivement réaffirmé son contrôle sur la Cisjordanie. Cette résurgence a réduit à néant le rôle de l’Autorité palestinienne et s’est caractérisée par des tortures endémiques, des assassinats et l’arrestation de plus de 9 500 Palestiniens. Parmi les personnes arrêtées, 3 660 ont été placées en détention administrative sans procès.