Le bourbier de Gaza : La guerre médiatique et psychologique et le leadership de Netanyahou sous la loupe

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

L’évolution de la situation à Gaza témoigne de la complexité de la guerre moderne et de l’esprit indomptable de la Résistance. L’offensive terrestre d’Israël, diplomatiquement appelée « opération terrestre », progresse indéniablement, en particulier sur le front de la ville de Gaza. Cependant, les tactiques utilisées révèlent une intention stratégique plus profonde.

Dans une démarche calculée, les chars israéliens tentent activement de diviser Gaza. Leurs opérations dans le quartier d’Al-Zaytoun, à Hay al-Tuffah et à Hay al-Shujaiya (au nord de Gaza) visent à couper le lien entre les parties nord et sud de la ville. Dans le même temps, leur présence dans le quartier de Shujaiya est marquée par des manœuvres continues et des bombardements ciblés, signalant leur intention d’entrer dans ces zones à pied.

La stratégie va au-delà de simples gains territoriaux. En ciblant à la fois des zones partiellement peuplées et désertes, Israël tente de faciliter la tâche des forces terrestres qui progressent vers la rue Salah al-Din, qui traverse la ville du nord au sud. L’objectif est d’isoler certaines parties de la ville et de la diviser. Cette tactique est motivée par le défi de taille que représente l’occupation de la totalité de la ville de Gaza. Outre le fait de constituer un défi logistique, cette tâche nécessite également un calendrier et un plan clairs et réalisables pour la gouvernance future. Israël est loin d’être prêt à établir ce genre de plan.

Pourtant, au milieu de cet assaut militaire, la Résistance palestinienne a mené des opérations qui ont profondément affecté le moral des Israéliens. Sa résilience et sa détermination sont un contrepoids frappant à la puissance militaire d’Israël, ce qui rappelle le vieil adage selon lequel l’esprit humain peut souvent triompher d’une adversité écrasante.

Sur le théâtre de guerre en constante évolution de Gaza, la Résistance palestinienne a fait preuve d’une ingéniosité tactique qui a tenu les forces israéliennes en haleine. Face à l’avancée des unités mécanisées israéliennes, la Résistance a stratégiquement divisé la ville en plusieurs secteurs défensifs, non seulement en se préparant à l’assaut des unités mécanisées, mais aussi en anticipant l’avancée de l’infanterie israélienne sur le terrain.

Une opération remarquable des Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, témoigne de cette habileté tactique. Dans la nuit de dimanche à lundi, elles ont lancé une attaque-surprise contre les positions israéliennes au point de passage d’Erez. Sortantes de tunnels, elles ont pris pour cible une zone où des véhicules militaires et des chars israéliens étaient stationnés juste derrière la barrière de Gaza. Cette opération audacieuse a non seulement causé des dégâts, mais elle a également fait voler en éclats l’affirmation d’Israël selon laquelle il avait neutralisé la menace des tunnels. Leur message était on ne peut plus clair : les zones autour de Gaza qui avaient été considérées comme des zones sûres étaient tout sauf sûres.

Les implications de cette opération sont profondes. Le discours d’Israël sur la sécurité et la domination a été remis en question. Le fait même que la Résistance palestinienne puisse émerger de tunnels non découverts et frapper au cœur des concentrations militaires israéliennes 24 jours après l’attaque du 7 octobre met à mal la sécurité qu’Israël cherche à assurer à ses colons.

La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : Israël peut-il garantir la sécurité des colons dans les villes et les villages qui forment l’enveloppe de la bande de Gaza? Les récentes opérations de la Résistance palestinienne semblent indiquer le contraire. Tant que la Résistance pourra opérer à partir de tunnels non détectés et lancer des attaques-surprises, la promesse de sécurité et de protection pour les colons israéliens soulèvera des doutes. Cette dynamique évolutive souligne les défis auxquels Israël est confronté dans sa campagne ainsi que la résilience et l’ingéniosité de la Résistance palestinienne.

Dans la tapisserie complexe du conflit en cours à Gaza, l’opération de la Résistance palestinienne au point de passage d’Erez se distingue non seulement par son exécution tactique, mais aussi par sa profonde signification symbolique. Si les pertes tangibles infligées par cette opération sont notables, son impact le plus profond résidera dans le message envoyé aux militaires et aux colons israéliens : l’illusion de la sécurité, même dans des zones supposées sûres et bien gardées, s’est évaporée.

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