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Elijah J. Magnier: @EjmAlrai
“Si tuer ceux qui tuent nos enfants est du terrorisme, alors laissons l’histoire témoigner que nous sommes des terroristes ”. C’est ce que l’ancien dirigeant d’Al-Qaida, Osama Bin Laden a répondu aux accusations de terrorisme par les occidentaux. “Terroriser les ennemis” fait partie du Coran sacré, du moment qu’on combat, qu’on inflige de la peine et terrorise les ennemis d’ l’islam, disposés à se battre et à ne pas demander la paix, comme indiqué dans le Coran aya.
Les analystes et media américains, qui occupent la plus grande partie de la principale plateforme de reportage, tendent à cibler principalement la réaction des terroristes. Ils étudient et décrivent leurs actions, leur profil, leurs buts et leur comportement, les liens entre les différentes organisations terroristes, et analysent leurs prochains pas plutôt que de se concentrer sur les véritables facteurs d’allumage produisant le terrorisme. Des millions de livres ont été écrits à propos des groupes terroristes et de leur contexte. Des pays comme le Royaume-Uni, promeuvent la CONTESTATION et la police communautaire pour combattre l’extrémisme violent et la radicalisation qui conduit au terrorisme (VERLET). Les conséquences sont qu’il est rarement mis en lumière que la politique étrangère américaine telle qu’elle est promue et perçue dans le monde musulman est un des principaux facteurs, peut-être la principale cause, influençant et même nourrissant le terrorisme.
Le Professeur Max Abrahms de l’université nord-est américaine des sciences politiques, un théoricien du terrorisme, a dit à Al-Rai: “Les EU ont involontairement contribué au terrorisme international au travers de la politique erronée des changements de régime (en Iraq, en Libye, en Syrie et en Afghanistan) depuis la déclaration de la “guerre au terrorisme”. Le changement de régime irréfléchi en Irak a créé une vacance de pouvoir qui a été rempli par al-Qaida en Irak et en dernier ressort par ISIS. Peu d’Américains comprennent que l’exclusion de Khaddafi en Libye a créé la même vacance de pouvoir qui a largement profité à ISIS et à d’autres groupes militants. Encore moins d’Américains comprennent qu’armer l’”opposition” en Syrie a significativement aidé ISIS et Jabhat al-Nusra et a prolongé la soi-disant guerre civile. De cette façon, le stratégie de counterterrorisme américaine a eu un effet contraire”.
Une unité de la “division contreterroriste du FBI” et les agents spéciaux du FBI des EU impliqués dans “l’extrémisme violent” a conclu que la politique étrangère américaine est la principale motivation derrière les attaques terroristes qui sont des représailles pour les centaines de milliers de tués au Moyen Orient.
Si nous regardons la guerre de Syrie, très souvent nous voyons que le rôle du Président syrien Bashar al Assad cité à tort comme étant celui qui a soutenu la montée d’al-Qaeda ou “Etat islamique” (ISIS), le flux des djihadistes en Irak pour combattre l’occupation américaine, et qui a ouvert ses prisons en Syrie 2011, (libérant les djihadistes de prison pour radicaliser la révolution).
Par exemple, le Major Général William Caldwell, porte-parole militaire américain en Irak, a dit en 2006 que la Syrie était un des nombreux pays du Moyen Orient qui ont facilité l’accès des combattants à Bilad al-Rafideyn. L’ex-Premier Ministre Nuri al-Maliki, a menacé de couper les liens avec Assad parce que, disait-il, les djihadistes venant de Syrie ont provoqué la mort de nombreux civils et faisaient de leur mieux pour encourager une guerre sectaire entre Sunnites et Chiites. Al-Maliki a également accusé l’Arabie saoudite et le Qatar de favoriser la violence dans son pays. En outre, l’Iran a joué un rôle tactique en hébergeant, armant et offrant une logistique à al-Qaeda et aux militants anti-américains tant que leur but était de combattre les forces d’occupation en Irak.
Les allégations selon lesquelles Assad est responsable de la radicalisation de la révolution syrienne paisible sont fausses. Les bases de la guerre contre la Syrie datent des années 2000 (pas 2011) quand “un oléoduc de 1,500km coûtant $10 milliards devant unir le Qatar, l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie à la Turquie, donnant aux pays du golf le contrôle du gaz naturel mondial”, dans le but de frapper l’économie gazière de la Russie en offrant une alternative à l’Europe, au travers de la Turquie. La Russie vend 75% de son gaz à l’Europe et cela aurait été un coup terrible porté aux ventes de gaz du Président Poutine hors d’Europe.
Robert F. Kennedy Jr. a écrit, “Des câbles secrets et des rapports provenant des service secrets américains, saoudiens et israéliens indiquent que quand Assad a refusé l’oléoduc qatari, les planificateurs militaires et les services secrets sont arrivés rapidement à la conclusion qu’il était possible de fomenter une montée en puissance des sunnites en Syrie pour rejeter le Président Assad non coopérant afin de faire aboutir le projet de lien gazier du Qatar à la Turquie. En 2009, selon WikiLeaks, peu après qu’Assad ait refuse l’oléoduc qatari, la CIA a commencé à financer les groupes d’opposition en Syrie. Il est important de noter que ceci était longtemps avant la montée du Printemps Arabe contre Assad.”
En outre, en May2003, au moment où les EU se sont déclarés force d’occupation en Irak, le Secrétaire US de la Défense Colin Powell a visité Damas et a menacé le Président Assad. La réponse syrienne a été “nous voulons un dialogue, pas un ultimatum de la part de Washington”. Powell a demandé la pleine collaboration d’Assad pour arrêter le flux d’armes vers le Hezbollah libanais, et pour fermer les camps et agences du Hamas et du “djihad islamique” palestinien à Damas.
Qui plus est, après la guerre de 2006 au Liban, la Syrie est devenue la cible en raison de son soutien militaire au Hezbollah. Assad a ouvert ses réserves, fournissant missiles guidés antitanks et des missiles stratégiques de longue portée pour que le Hezbollah puisse arrêter l’invasion israélienne. C’est après les événements de 2006 au Liban que Washington a pris l’initiative de négocier avec Damas dans le but de désamarrer la Syrie de l‘Iran et de l’“Axe de Résistance.” Tom Lantos, Président de la commission des Affaires étrangères de la chambre des représentants américain, est venu à Damas menacer le Président Al-Assad afin qu’il rejoigne les rangs avec l’Arabie saoudite et les EU contre l’Iran: “Ce sont les musulmans sunnites et non pas l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad qui contrôleront la région, et il est dans l’intérêt de Damas de savoir de quel côté il convient d’être.”
Dans une révélation choquante, le Général américain Wesley Clark a confirmé que la Syrie faisait partie de la liste des pays ciblés par une intervention armée américaine sur la base d’un plan militaire de cinq ans dessiné en 2001, juste après l’Irak et avant le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et l’Iran.
Récemment, en Août 2011, durant les premiers mois de la révolution, le chef d’ISIS Abu Bakr al-Baghdadi a envoyé son lieutenant Abu Muhamad al-Joulani avec plusieurs commandants et des étudiants de différents pays de la région en Syrie pour prêcher et recruter des jeunes pour bâtir al-Jabhat li-Nusrat ahl al-Sham, mieux connu par la suite sous le nom de Jabhat al-Nusra, lequel plus tard, après sa dispute avec ISIS, a rejoint al-Qaeda en Syria.
Cela dit, la contribution des pays de la région au soulèvement contre les forces d’occupation en Irak reste insignifiant en comparaison de l’effet dévastateur de l’invasion américaine elle-même, le changement de régime en Irak et les doubles standards américains qui ont causé la participation de combattants étrangers du monde entier.
Abu Mus’ab al-Zarqawi était au in Kurdistan avant 2003 avec Ansar al-Islam. Zarqawi s’est mis à part seulement quand le secrétaire d’état Powell a mis en lumière son nom en février 2003 pour justifier par la suite l’occupation de l’Irak. A cette époque, Zarqawi n’avait même pas la franchise d’al-Qaeda en Irak. Les militaires américains ont de façon perverse donné une importance démesurée au rôle de Zarqawi dans le soulèvement, utilisant la propagande des media et attirant de ce fait plus de combattants de son groupe: “en ciblant Zarqawi nous avons caricaturé en quelque sorte son importance”, dit Col. Derek Harvey, un officier des services secrets américain en Irak.
Parmi les conséquences de la politique étrangère américaine et de son intervention illégale au Moyen Orient il y a l’encouragement fait aux pays de la région à la réaction et à la confrontation. Volontairement, ceci est rarement mentionné.
Mais ce n’est pas tout. Il y a des faits importants que les chercheurs essayent d’éviter. Pour n’en citer que quelques-uns :
- L’occupation de l’Irak en raison des soi-disant armes de destruction massive. Ce mensonge n’est jamais mis en exergue, bien que la rumeur se soit révélée fausse avant même l’invasion. Cette invasion, basée sur un mensonge, a couté la vie à des centaines de milliers de civils irakiens.
- L’embargo américain des années 90 a tué au moins un demi-million d’enfants irakiens en raison du manque de nourriture et de médicaments, et Madeleine Albright qui était alors secrétaire d’Etat US, a eu le toupet de prétendre que “cela en valait la peine”. Il en est résulté l’une des guerres les plus destructrices, et le nombre des morts est bien plus élevé que celui dû à la guerre en Syrie.
- Le président Barak Obama est la seule personne autorisée à lancer une attaque par drone pour tuer des “terroristes” à l’étranger. En 2010, 75 attaques par drones au Pakistan ont tué 650 personnes. L’agence Dawn News au Pakistan estime que 123 civils sont tués pour un militant. Au Yémen, 170 militants ont été tués par drones pour 1800 civils. L’administration américaine appelle cela des “dommages collatéraux”. En outre, plus de 30.000 civils ont été tués dans la guerre d’Afghanistan. Il s’agit là d’exemples limités des causes et effets de la politique étrangère occidentale comme déclencheurs du terrorisme.
Le rôle des media doit aussi être cité comme étant pourvoyeur de la croissance et du terrorisme. En postant des images sensationnelles de la guerre, en manipulant des messages d’enfants, en appelant des djihadistes “rebelles modérés” alors qu’ils se proclament eux-mêmes Mujahedeen-fi-sabil-Allah, et ceci a pour conséquence de tromper le lecteur, en donnant des informations erronées traduisant une sorte de “souhait politique”.
Les lecteurs n’ont pas besoin d’aller rencontrer les djihadistes d’al-Qaeda pour comprendre leur message ou aller sur les sites d’ISIS ni lire leurs publications, et risquer la prison au retour pour avoir eu accès au matériel ou à la propagande djihadiste. Les media occidentaux offrent assez de matériel pour découvrir le matériel de propagande d’ISIS et d’al-Qaida ciblant le recrutement. Qu’il est facile de battre un pays (Irak ou Syrie)! Que les armées de Syrie et d’Irak sont incompétentes! Tous ces racontars terroristes présentent les militants comme invincibles et par conséquent utilisés comme djihadistes locaux pour combattre l’Occident chez lui, rendant l’argument contre-terroriste plus difficile à discuter.
Il n’est pas nécessaire d’être un musulman radical ou même non-radical (vivant en Occident) pour comprendre l’outrage perçu par la moindre personne vivant au Moyen Orient, qui voit des personnes innocentes se faire tuer par ceux qui prétendent exporter et promouvoir une société pluraliste and des valeurs partagées.
En Occident, les gouvernements disent, “in faut respecter les lois internationales et les droits de l’homme doivent être une partie intégrale de l’effort pour contrer le terrorisme”. George W. Bush a une fois demandé: “Pourquoi les terroristes nous haïssent-ils?” La réponse a été “parce qu’ils “haïssent notre liberté, notre liberté de culte, et notre liberté de parole ”. Cela est-il vrai? Les valeurs occidentales sont-elles haïes parce que les libertés observées et pleinement respectées au Moyen Orient? Comment cela pourrait-il être le cas quand un demi-million d’enfants est tué par l’embargo, quand des centaines de milliers d’innocents son tués par la guerre, par l’invasion de territoires souverains, en prétendant qu’il y a des armes de destruction massive? Et quand des drones causent des “ dommages collatéraux ” massifs? Les droits de l’homme sont-ils respectés par la torture en prison (Abu Ghraib) ou par un tel mirage?
Au lieu d’être responsables de la mort d’au moins un million cent soixante-dix mille personnes (dont 800.000 civils morts en raison des guerres en Afghanistan, au Pakistan et en Irak), dépensant 4.79 milliers de milliards de dollars pour la guerre elle-même et en essayant de contrer le terrorisme, pourquoi ne pas dépenser assez de temps et beaucoup moins d’argent à repenser et revoir cette terrible politique étrangère qui oblige en fait les gens, surtout les jeunes, à “faire quelque chose ” pour la combattre? On pourrait contrôler, modifier, et même arrêter ce message confus que l’Occident envoie au Moyen Orient? Des valeurs importantes et fondamentales sont continuellement violées, poussant la jeunesse à prendre les armes des organisations terroristes et à aliéner des populations entières.
La grande majorité des populations musulmanes perçoit l’affaiblissement et la division de l’islam comme étant un but délibéré des EU. Confronté à ceci, une grande partie de la population partage la plupart des buts d’al-Qaeda: changer le comportement américain dans le monde musulman, promouvoir une gouvernance islamique, et préserver et affirmer une identité islamique (world Public Opinion Poll 2009). Il est temps de regarder en face les conséquences des interventions de l’Occident outre-mer, d’évaluer la réalité de ces actions et le chaos qu’elles ont produit, pour que tous les intervenants de ce problème mondial puissent apprendre de l’histoire.
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