L’Irak confronté à l’absence d’alliance entre tous les partis politiques

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

L’Irak se prépare à l’annonce, par la Haute Commission électorale, des résultats définitifs des élections législatives, après un recomptage manuel dans un grand nombre de bureaux de vote, en réponse aux objections et aux appels des partis et des candidats indépendants dans plusieurs circonscriptions. Toutefois, cette annonce ne devrait pas entraîner de changement substantiel par rapport aux résultats initiaux annoncés précédemment. Cela signifie que le mouvement sadriste, l’ancien premier ministre Nouri al-Maliki, le président du Parlement Muhammad al-Halbousi, le leader kurde Massoud al-Barzani et les indépendants remporteront le plus grand nombre de sièges au Parlement irakien. À ce moment-ci, à quoi faut-il s’attendre des factions et des partis d’opposition chiites qui se retrouvent avec passablement moins de sièges qu’avant les élections? Sayed Moqtada va-t-il former un gouvernement national comme il l’a annoncé précédemment?

Les différents partis kurdes ne se sont pas entendus sur un programme commun et sur la manière dont les postes au sein du nouveau conseil des ministres seront répartis pour négocier avec l’important bloc chiite en vue du choix du prochain premier ministre, du président de la République et du président du Parlement. En outre, les principaux blocs sunnites ne se sont pas encore mis d’accord sur une approche uniforme, pas plus que les blocs chiites, qui s’agitent encore dans les coulisses à propos des résultats. Les groupes chiites exigent soit un nouveau scrutin (ce qui n’est pas possible), soit d’être inclus dans le nouveau conseil des ministres avant d’accepter les résultats des élections et de mettre fin à la division qui en découle.

Des groupes chiites, à savoir « Asa’ib Ahl al-Haq » et « Hezbollah – Irak », continuent de manifester à l’extérieur de la zone verte, la zone sécurisée où se trouvent les institutions du gouvernement, les ambassades étrangères et les dirigeants des partis politiques. Ces partis chiites exigent un recomptage des votes ou de nouvelles élections parlementaires, qui ont déjà coûté 800 millions de dollars. Mais cette demande n’est pas rationnelle, car les principaux groupes qui sont sortis vainqueurs refusent de se représenter dans le cadre d’un processus électoral considéré comme légal et régulier. Les piètres résultats obtenus par de nombreux groupes sont dus à de nombreux facteurs.

Un premier facteur est la dispersion des votes (présentation de trois candidats plutôt qu’un seul pour un même siège parlementaire) qui a nui à l’« alliance Al-Fateh » et à d’autres factions qui n’ont pas compris la nouvelle loi électorale. 

Un autre facteur est le désir du peuple irakien de rejeter le retour au pouvoir des politiciens connus et « infâmes » qui ont dirigé le pays au cours de la dernière décennie. Dans la mesure du possible, les Irakiens souhaitent un changement de leadership, même si le mouvement sadriste était présent dans tous les gouvernements précédents. Autre facteur essentiel à considérer, le faible taux de participation aux élections parlementaires, établi officiellement à 41 %. Supposons que ce pourcentage soit exact et non supérieur au taux de participation réel. Il indique quand même que les Irakiens ne se sont pas précipités vers les bureaux de vote parce qu’ils savaient que ce sont les mêmes forces politiques qu’à l’habitude qui avaient de bonnes chances de revenir sur le devant de la scène.Les factions et alliances chiites ont tenu une réunion en vertu d’un « cadre de coordination » (al-Lijna al-Tansiqiya). Elles ont convenu de déléguer deux personnalités de haut rang (le président 

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