
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.
L’Iran est revenu lundi à la table des négociations à Vienne après près de cinq mois de suspension. Les discussions indirectes entre les USA et l’Iran achoppent sur les 23 kg d’uranium enrichi à 60 % depuis peu. L’Iran se justifie en disant que cela est dû aux violations de l’accord sur le nucléaire par l’administration américaine, qui a déchiré l’accord en 2018 en le qualifiant de « pire accord qui soit », pour ensuite imposer des sanctions maximales qui se sont poursuivies sous deux administrations, pendant que l’Europe regarde ailleurs. Bien que les pays de l’UE signataires de l’accord sur le nucléaire se soient débrouillés pour servir de médiateurs entre l’Iran et les USA et proposé un plan d’action réalisable, l’Iran négocie en position de force, ce qui rend toute concession à la partie opposée dans le cadre des discussions de Vienne beaucoup plus difficile. Les USA sont peut-être en mesure de ralentir le programme nucléaire iranien, mais ils ne priveront jamais l’Iran des connaissances qu’il a acquises au fil des décennies.
Il ne fait aucun doute que Téhéran a tiré avantage des opérations de sabotage israéliennes contre le complexe de Karaj, qui ont détruit au moins une caméra de surveillance installée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En réponse, l’Iran n’a pas permis aux observateurs internationaux de remplacer la caméra défectueuse, au grand dam de l’AIEA. L’Iran ne veut toutefois pas pousser les délégués de l’AIEA au-delà de leurs limites, pour ne pas qu’ils déposent des rapports défavorables aux Nations unies. Si tel était le cas, les sanctions américaines ou européennes resteraient en vigueur (si les membres de l’UE décident de sanctionner l’Iran) sans avoir à passer par les Nations unies ou englober la Chine et la Russie, les principaux partenaires stratégiques de l’Iran.
Dans le pire des cas, si des sanctions supplémentaires sont imposées à l’Iran ou même si les USA ont recours à l’option militaire (la plus improbable), aucune mesure ne pourra altérer ou dégrader les capacités et les connaissances scientifiques nucléaires de Téhéran. L’Iran a mis au point des centrifugeuses perfectionnées, qui pourraient lui permettre à tout moment de produire un arsenal nucléaire si on le poussait. Bien que le Wali’ al-Fakih Sayed Ali Khamenei ait émis une fatwa interdisant la mise au point d’armes purement nucléaires, l’Occident serait mieux de ne pas pousser l’Iran sur la voie de la fabrication de bombes nucléaires s’il ressent une menace existentielle.
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