Moment décisif de l’invasion de Gaza : les intentions d’Israël et la position du monde arabe

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

Dans le Moyen-Orient toujours agité, les vents de la guerre soufflent à nouveau avec une intensité croissante. Israël, soutenu par ses fidèles alliés, est sur le point de procéder à une invasion militaire majeure de Gaza. Le soutien sans équivoque des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne a enhardi la position d’Israël, comme en témoignent les récents engagements diplomatiques du secrétaire d’État Anthony Blinken dans la région.

Toutefois, comme nous l’avons déjà signalé, l’offensive israélienne attendue s’est heurtée à une résistance inattendue, non pas de la part des adversaires traditionnels, mais de la part des nations arabes. Historiquement liées à la cause palestinienne, ces nations ont exprimé leur vive opposition à toute initiative qui entraînerait le déplacement des 2,3 millions d’habitants de Gaza. Leur message aux États-Unis est clair : honorez les engagements pris dans le cadre des accords d’Oslo et respectez la vision de deux États souverains vivant côte à côte dans la paix.

Cette opposition arabe aux plans d’Israël est significative. Elle souligne un sentiment régional plus large selon lequel le sort des Palestiniens ne peut plus être ignoré. La mémoire collective des expulsions, des guerres et des bouleversements passés est encore fraîche, et il existe une réticence palpable à assister à un nouveau chapitre de la souffrance palestinienne.

Pourtant, la situation reste fluide et pleine d’incertitudes. Les préparatifs militaires d’Israël se poursuivent sans relâche, et seul l’état de préparation de ses forces de réserve semble retarder l’invasion. La gravité du conflit imminent est encore soulignée par les avis de plusieurs ambassades arabes et étrangères appelant leurs ressortissants à quitter le Liban, au front nord, le plus redouté d’Israël. La suspension des vols vers le pays par plusieurs compagnies aériennes souligne également les risques perçus d’une escalade régionale plus large dont l’issue reste incertaine.

Les USA réaffirment leur engagement envers Israël alors que les tensions montent

Le général Michael Erik Kurilla, commandant du Commandement central américain (CENTCOM), qui a récemment ajouté Israël à sa zone de responsabilité, s’est rendu en Israël pour une visite cruciale qui souligne la profondeur du partenariat stratégique entre les USA et Israël. Cette visite, qui a coïncidé avec celle du secrétaire d’État Anthony Blinken, s’est achevée par une réunion intensive de sept heures avec de hauts responsables politiques et militaires israéliens.

Les discussions ont porté sur l’évaluation des besoins militaires d’Israël, notamment en réponse à la détérioration de la situation à Gaza et aux menaces provenant du front nord, principalement du Hezbollah. Les États-Unis, soucieux d’assurer la sécurité d’Israël et la stabilité de la région, ont discuté de la nature et de l’ampleur de l’aide qu’ils pourraient apporter pour soutenir les opérations terrestres d’Israël.

Soulignant la gravité de la situation et l’engagement des États-Unis à l’égard de leur allié, le Pentagone a engagé un détachement de 2 000 soldats et officiers américains, dont les membres de la force d’élite Delta, pour aider les forces de défense israéliennes. Ce déploiement vise à renforcer le front nord d’Israël en prévision d’éventuelles hostilités avec le Hezbollah. L’intention stratégique est claire : pendant qu’Israël s’occupe de la situation à Gaza dans le sud, les forces américaines veilleront à ce que le front nord reste sûr, évitant ainsi une guerre sur deux fronts qui pourrait mettre à rude épreuve les capacités militaires d’Israël.

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