L’Iran perd de son influence en Irak. Qassem Soleimani est-il l’homme de la situation?

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Par Elijah J. Magnier (à Bagdad) – @ejmalrai

Traduction : Daniel G.

La relation Bagdad-Téhéran traverse des moments difficiles. L’Iran perd de son influence en Mésopotamie. Cela n’a rien à voir avec l’abandon de cette relation en faveur d’un rapprochement entre l’Irak et les USA ou entre l’Irak et les pays du Golfe. C’est plutôt directement lié à la façon dont le dorénavant célèbre général iranien Qassem Soleimani (le chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique) gère les échanges avec les responsables irakiens, y compris ceux qui ont prêté allégeance au Guide suprême iranien Sayyed Ali Khamenei.

Ce n’est pas une mince tâche que d’expliquer la dynamique Irak-Iran et les liens solides entre les deux pays. La rédaction d’un article à ce sujet va inévitablement omettre de traduire la réalité dans son ensemble sous tous ses angles. Les liens religieux et stratégiques sont omniprésents, mais l’approche tactique engendre de profonds désaccords.

L’Iran se trouve des partenaires au Moyen-Orient

La victoire de la révolution iranienne de 1979 a rendu leur dignité aux Iraniens, qu’ils avaient perdue pendant que les Britanniques et les Américains régnaient par l’entremise de leur marionnette, Mohammad Pahlavi, le chah d’Iran. L’imam Khomeiny est arrivé au pouvoir en prononçant ces fameuses paroles : « Plus de taqiyy’a (dissimulation de sa foi pour sauver sa vie) à partir d’aujourd’hui » (la Taqiyy’a ta Baada al-Youm). La persécution des chiites remonte à l’époque de l’islam ancien, peu après la mort du prophète Mahomet. Tout au long de l’histoire, des villes chiites ont constamment subi des raids d’extrémistes musulmans.

L’Iran, qui cherchait des manières de soutenir la minorité chiite dans le monde musulman, s’est trouvé des « partenaires » plutôt que des mandataires, comme le monde tend à les qualifier, dans la lutte contre l’oppresseur et en faveur des opprimés (al-Mustath’afeen). Ces partenaires adoptent, sans y être forcés, le Welayat al-Faqih (la doctrine défendue par l’imam Khomeiny, puis par Khamenei). Il s’agit d’une souveraineté judiciaire qu’exerce un seul juriste (Waly al-Fakih) sur l’ensemble du domaine public, qui comprend les affaires politiques et financières de l’État. Le Waly al-Fakih agit comme substitut général en l’absence de l’Imam Mahdi (descendant du prophète Mahomet). Cependant, le monde chiite autorise les croyants à choisir leur dirigeant religieux, qui se trouve habituellement en Iran ou en Irak, parmi ceux qui connaissent le mieux la doctrine islamique.

Malgré leur cadeau à l’Iran, les USA demeurent la grande menace

Il n’y a pas de soi-disant « concurrence entre Qom et Nadjaf », les deux centres religieux du chiisme. Il ne s’agit là que d’une théorie « sexy » que bien des analystes se plaisent à soulever. Qom et Nadjaf dirigent deux écoles distinctes dont les enseignements et les adeptes sont complètement différenciés.

N’empêche qu’en Iran, on s’inquiète sérieusement et avec raison de l’identité et de la politique de ceux qui dirigent l’Irak, et de la possibilité qu’ils entrent ou non dans le giron des USA. C’est la raison pour laquelle la République islamique se sent directement concernée par ce qui se passe de l’autre côté de sa frontière avec l’Irak voisin.

Pendant des décennies, l’Iran a abrité et financé des Irakiens qui étaient en exil sous le règne impitoyable de Saddam Hussein. En renversant Saddam en 2003, les USA ont offert à l’Iran le plus gros et le plus merveilleux cadeau qui soit, qui a presque suffi à effacer les humiliations subies par les Iraniens en raison du soutien apporté au chah par les USA. Saddam représentait une menace sérieuse pour l’Iran tout en épuisant les finances du pays, jusqu’à la décision de George Bush d’envahir la Mésopotamie. Malgré le présent de Bush à l’Iran, la République islamique considère l’administration américaine comme la menace suprême, la source de toutes les menaces.

En fait, même lorsque les USA étaient sur le point d’occuper l’Irak, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a appelé tous les Irakiens à soutenir Saddam contre eux. L’appel de Nasrallah a alors soulevé l’indignation et le rejet, surtout du côté des chiites en Irak. Les Irakiens à l’époque se souciaient peu de qui allait diriger l’Irak, du moment que Saddam allait partir.

L’Iran s’est pressé de soutenir l’Irak

L’Iran, comme la plupart des pays entourant l’Irak, était en faveur du soulèvement sunnite qui se poursuivait contre les forces américaines, jusqu’à ce que le chef des insurgés sunnites, l’émir d’al-Qaeda en Irak d’alors, Abou Moussab Al-Zarqaoui, décide de tourner ses armes contre les dirigeants irakiens et l’armée, en tuant principalement des chiites. Zarqaoui voulait déclencher une guerre sectaire afin de grossir les rangs de ses partisans dans le monde sunnite.

L’Iran est entré en scène pour soutenir une insurrection chiite contre les USA et a pu financer et entraîner de nombreux groupes irakiens, en cherchant à faire comme le Hezbollah au Liban. Cependant, ces groupes sont allés trop loin dans leur comportement et ne possédaient pas la discipline et la loyauté du Hezbollah libanais, qui articule ses objectifs autour de la politique stratégique de l’Iran. C’est une question de différence culturelle : les Irakiens ne sont pas, et ne seront probablement jamais, des subordonnés qui se contentent de suivre des ordres ou la politique de l’Iran en Irak. Le meilleur exemple à petite échelle est celui de Moqtada al-Sadr (qui a reçu un soutien financier et militaire illimité de l’Iran de 2004 à 2010, pour ensuite rejeter le contrôle de l’Iran). Mais l’exemple par excellence est fourni par la Marjaiya à Nadjaf, qui a rejeté la politique de l’Iran en Irak sans le faire nécessairement au détriment des chiites en général. Pour la Marjaiya à Nadjaf, les intérêts de l’Irak demeurent la priorité des priorités.

Les Irakiens n’ont pas oublié le soutien des Iraniens en 2014, lorsque le groupe armé « État islamique » et d’autres groupes sunnites occupaient la ville de Mossoul au nord et presque le tiers de l’Irak. Qassem Soleimani a été dépêché à Bagdad et à Erbil pour fournir aux dirigeants en place des armes et les services de conseillers lorsque les USA ont laissé Daech parvenir aux portes de Bagdad en retardant leur riposte.

Lorsque la Marjaiya à Nadjaf a appelé à la formation des « Unités de mobilisation populaire » (UMP), Soleimani a veillé à se présenter comme le chef et l’instigateur des UMP.

Soleimani est resté inconnu au Liban pendant des décennies, mais a été sous les feux de la rampe dès son arrivée en Irak

La politique de l’Iran était de promouvoir Soleimani pour montrer à l’administration américaine que « l’Iran est partout ». En fait, Soleimani voulait reprendre à son compte les paroles d’un calife islamique, Haroun al-Rachid, qui avait dit aux nuages pendant qu’il observait leur mouvement de la fenêtre de son palais en Mésopotamie : « Allez faire pleuvoir où vous voulez, car la pluie tombera de toute façon sur ma propriété » (pour faire valoir son contrôle absolu du territoire).

En tant qu’observateur attentif du mouvement Hezbollah sur le terrain depuis sa création, je peux confirmer que les visites de Qassem Soleimani ont été tenues dans le plus grand secret au Liban pendant toutes ces années jusqu’à maintenant. Seules quelques personnes faisant partie d’un cercle très restreint étaient mises au fait de la présence de Soleimani au Liban. Pendant plus de 20 ans, le nom de Soleimani était pratiquement inconnu parmi les militants se situant au milieu ou au bas de l’échelle. Mais le jour même de l’atterrissage du général iranien en Irak, tous les politiciens irakiens étaient au courant de sa visite et des réunions qu’il allait tenir, à un point tel que même les gens dans la rue étaient bien au fait des lieux où il se trouvait et qu’il visitait. C’est dans la nature des Irakiens, qui n’aiment pas le secret.

Soleimani accusé de travailler à l’encontre de l’unité de l’Irak

L’Iran ayant décidé de prendre position ouvertement contre la politique américaine en Irak et en Syrie, il a jugé que Soleimani était l’homme de la situation. Cependant, bien des dirigeants irakiens croient que Soleimani a dépassé le cadre de sa mission, ou qu’il a agi à tout le moins à l’encontre de l’unité irakienne. Ce ne sont pas les exemples historiques et récents qui manquent :

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  • La réélection de Nouri al-Maliki pour un second mandat orchestré par l’Iran, malgré le rejet de la Marjaiya et de la plupart des dirigeants des groupes chiites, qui se méfiaient à juste titre des promesses d’al-Maliki qu’il partagerait le pouvoir. Ils ont donc tenté d’isoler le premier ministre réélu, en plus de participer à une campagne internationale contre al-Maliki pour montrer au monde qu’il était derrière « chaque catastrophe » en Irak. La seule raison pour laquelle l’Iran avait soutenu al-Maliki, c’est parce qu’il était à l’époque le seul dirigeant digne de confiance pour prendre position contre l’administration américaine et demander à ses forces armées de quitter l’Irak.
  • L’élection de Haidar Abadi comme premier ministre. Jusqu’au dernier moment, Soleimani a tout fait pour empêcher Abadi de devenir le nouveau premier ministre irakien. Ce faisant, il s’est mis à dos ce dernier, qui l’a déclaré persona non grata pendant un certain temps. Des médiateurs sont parvenus à les réunir, sans toutefois réussir à faire disparaître une fois pour toute la tension entre Abadi et Soleimani.
  • Les photos de Soleimani présent partout en Irak et en Syrie. Ce message sans équivoque aux Américains a irrité de nombreux responsables irakiens, en particulier Abadi. Soleimani a insinué à la face du monde qu’il était derrière toutes les victoires irakiennes. Dans les faits, la victoire de l’Irak contre Daech est principalement due aux forces irakiennes, qui comprennent les UMP issues de la population irakienne et non pas de l’intervention de Soleimani. La dernière goutte de Soleimani qui a fait déborder le vase d’Abadi a été la bataille de Kirkouk, pendant laquelle la propagande médiatique glorifiait Soleimani en marginalisant Abadi. Ce qui a fait dire au premier ministre : « celui-là, qui vient de la planète Mars ou je ne sais d’où, s’attribue pour lui-même la victoire des forces irakiennes à Kirkouk, ce qui est inacceptable. »

Que s’est-il passé dans les coulisses entre Soleimani et les UMP?

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Cette suite d’événements a précédé les tout derniers développements, qui ont engendré une division parmi les chiites, y compris dans le camp acquis à Soleimani. Tout a commencé lorsque le général iranien a décidé que Haidar Abadi était en fait la bonne personne à qui confier les rênes du pouvoir en Irak et qu’il « mérite de voir son mandat renouvelé ». Abadi n’était pas mécontent, bien au contraire, car il veut demeurer premier ministre. Sauf que Soleimani a joué ses « cartes irakiennes » trop tôt en suscitant même la colère de ses propres partisans, les groupes irakiens étroitement liés à l’Iran.

Plusieurs mois avant les élections, le général iranien a demandé à Hadi al-Ameri, le chef de la brigade Badr et l’une des figures les plus connues en Irak, de « prêter fidélité » à Abadi. Tous les dirigeants des UMP et d’autres groupes chiites ont été contrariés par ce geste de Soleimani qui, en plus de tordre le bras d’Ameri :

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  1. a) a donné un avantage prématuré à Abadi à l’encontre de tous les autres groupes chiites;
  2. b) a tordu le bras d’Ameri, comme nous l’avons déjà dit, pour qu’il se joigne à Abadi dans une même liste électorale, qui aura fort probablement pour effet de diluer l’importance des UMP dans la liste d’Abadi, d’autant plus que les UMP auraient pu se présenter aux élections sur une liste distincte;
  3. c) a dissuadé ses principaux alliés comme le très mécontent Sayyed Ammar al-Hakim et d’autres de former une liste conjointe après les résultats des élections;
  4. d) a lancé une flèche en direction de Nouri al-Maliki, le principal allié de l’Iran, qui a été le porte-étendard des UMP ces dernières années;
  5. e) a poussé Moqtada al-Sadr à s’allier aux communistes (très habile de sa part) pour augmenter ses chances aux prochaines élections parlementaires.

Al-Maliki a réagi en disant (à l’intérieur d’un cercle très restreint) qu’il a été trahi par l’Iran et que Soleimani est allé en effet à l’encontre des intérêts de la République islamique. Il a dit à l’un de ses proches que « Sayyed Ali Khamenei a demandé aux Irakiens de protéger les UMP et l’unité des chiites contre Daech et tous les dangers. Soleimani va contre la volonté de Khamenei lui-même et les intérêts des chiites. Son ego le tue et nuit à la politique iranienne en Irak. »

En effet, Soleimani a pris al-Ameri par la main pour le conduire vers le premier ministre Abadi et le forcer à signer et à sceller l’unité. À son retour de la séance de signatures forcée, Ameri a invité ses partisans à exercer leur libre choix. La décision générale a été d’aller contre la volonté de Soleimani, une décision très inhabituelle et périlleuse par ceux que l’on qualifie de « mandataires de l’Iran » depuis des années, que l’Iran arme et finance. De toute évidence, Soleimani a perdu une partie de son prestige et les Irakiens auront le courage de rejeter ses demandes à l’avenir. Il est également très clair que Soleimani, qui prend soin de son image de pourfendeur des USA, n’a pas encore appris à connaître suffisamment la mentalité et la culture irakiennes.

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À l’heure actuelle, Soleimani, qui est censé être en charge de l’Irak et après toutes ces années à échanger avec les Irakiens, n’a pas encore compris la mentalité de la Marjaiya à Nadjaf, qui est dirigée par le grand ayatollah iranien Sayyed Ali Sistani. Soleimani reste sourd au langage de Sistani (même s’ils parlent tous les deux le farsi) et aux instructions de Khamenei, qui sont de soutenir sans réserve les décisions de Sistani, quelles qu’elles soient.

Le malentendu Iran-Irak

Aujourd’hui en Irak, il y a des subtilités qui, étonnamment, ne sont pas prises en compte par les dirigeants iraniens. Quelques groupes de pèlerins iraniens ayant pris la route menant à Kerbala pendant le Arbaïn se sont plaints du « service médiocre » (nourriture et boisson) qu’ils ont reçu des familles et des tribus irakiennes (appelées Mawakeb). Certains d’entre eux croyaient que c’était l’Iran qui finançait la distribution de nourriture et qu’ainsi, les pèlerins iraniens devraient avoir droit à un peu plus d’égards.

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La réalité est que tous ces groupes irakiens qui ponctuent la route menant à Karbala mettent de l’argent de côté à même leurs économies tirées de leur petite entreprise ou à titre de dons, et qu’ils travaillent toute l’année pour offrir leur temps, leur argent, leur santé et leurs économies aux pèlerins (qui marchent des jours durant sans rien emporter) de l’Imam Hussein, peu importe leur pays d’origine. Les Irakiens montent des milliers de tentes et de cuisines mobiles, ravis de servir les pèlerins pour atténuer la fatigue due à leur longue marche.

Je me suis déjà retrouvé devant un enfant de 9 ans en pleurs sur la route menant à Karbala, pas très loin de « Khan Al Nouss » (la marche comme telle est appelée piyade’). Il m’a dit que son père l’avait sommé de ne pas retourner dormir à la maison tant qu’il ne ramènerait pas avec lui un visiteur de l’Imam Hussein, pour lui offrir l’hospitalité et un lit pour la nuit. Les Irakiens massent les pieds des pèlerins, leur offrent de la nourriture qu’ils ont fait cuire toute la nuit, lavent leurs vêtements, leur fournissent de l’eau et du thé (tchay Abou Ali) et en font plus qu’il n’en faut en payant tout de leur poche. Ils ne demandent rien en retour. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les commentaires de certains pèlerins iraniens ont été jugés blessants, créant du même coup un degré d’animosité entre les deux pays.

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C’est la somme de toute une série d’événements dans des circonstances diverses qui signalent que Soleimani est maintenant perçu comme n’étant pas l’homme de la situation pour échanger avec les politiciens irakiens. Son collaborateur le plus proche, Abou Mahdi al-Muhandes, a failli être démis de ses fonctions à maintes reprises par Abadi en raison de déclarations répétées de Soleimani considérées comme une remise en question directe de l’autorité officielle irakienne. Muhandes a déclaré à de nombreuses occasions sa loyauté à l’Iran, ce qui est malavisé de la part d’un responsable irakien, car les UMP font partie de l’appareil de sécurité de l’Irak. Il a dit récemment que « les UMP sont prêtes à traverser en Syrie », en omettant d’ajouter « seulement quand le premier ministre Abadi en donnera l’ordre ». Muhandes oublie que c’est le grand ayatollah Sistani qui a appelé à la formation des UMP dont il est le chef adjoint et que la loyauté envers l’Irak n’est pas quelque chose qui se demande, mais qui doit faire partie intégrante de chaque Irakien pour assurer la protection du pays.

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Al-Maliki candidat favori?

Aujourd’hui, bien des groupes chiites irakiens, ainsi que certains dirigeants sunnites et chiites à qui j’ai parlé, songent à faire campagne en faveur d’al-Maliki, qu’ils préfèrent à Abadi comme prochain premier ministre. Ils trouvent qu’Abadi manque de clarté dans ses politiques et qu’il ne révélera rien à propos de ses plans et de la façon dont il va gérer sa future alliance politique. Le dirigeant d’un groupe sunnite m’a dit ceci : « Maliki va te lancer à brûle-pourpoint que “tu es un chien et le fils d’un chien”, tandis qu’Abadi ne te dira rien, même après des heures et des jours de réunions. »

Une position commune parmi les Irakiens est en train de prendre forme en ce moment même : la prise de conscience que la relation avec l’Iran est de nature stratégique. C’est un pays voisin dont la sécurité est importante pour l’Irak. Par contre, l’Irak ne sera pas régi par Soleimani, mais seulement par des Irakiens dont la loyauté va à leur pays. Il est temps pour l’Iran de revoir sa façon de faire, non seulement en ce qui a trait à la souveraineté de l’Irak, mais auprès des chiites en général, avant que l’Iran ne perde tous ses amis.

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