Israël ne veut pas d’une guerre avec le Hezbollah et le Liban

Par Elijah J. Magnier: @ejmalrai

Traduction : Daniel G.

Depuis que des avions israéliens ont tué un agent du Hezbollah à Damas, l’armée israélienne est en état d’alerte maximale et déploie des chars et des forces d’élite à la frontière pour empêcher le Hezbollah de passer dans les zones occupées par des colons israéliens. Israël lance des messages dans toutes les directions, qui expriment sa volonté de faire la guerre et de frapper le Liban si ses forces sont attaquées. Sauf que le comportement de l’armée israélienne va dans le sens contraire, à savoir qu’elle ne veut pas se lancer dans une guerre généralisée ou frapper au cœur de l’infrastructure libanaise. Cette attitude traduit davantage son intention de s’en tenir à une riposte limitée le long de la frontière en se gardant de frapper toute la ligne de front. Israël n’est pas tout seul à vouloir limiter ses représailles. L’Iran n’est pas plus disposé à entrer en guerre ou à voir ses alliés s’engager dans une longue bataille alors que se dressent des problèmes fondamentaux sur la scène internationale auxquels il faudra répondre avant la fin de cette année.

L’armée israélienne est en état d’alerte maximale là où l’unité Sayeret Maglan (une unité de reconnaissance spécialisée dans les opérations derrière les lignes ennemies) et la brigade Golani ont été déployées le long des 150 km de frontière avec le Liban. Elle a évacué tout le personnel inutile de la zone frontalière et a empêché les véhicules militaires de circuler sur les routes exposées aux missiles guidés antichars que pourrait lancer le Hezbollah depuis le Liban. Cependant, sa riposte de la semaine dernière, lorsqu’une soldate de 19 ans a vu « quelque chose bouger » dans les fermes de Chebaa occupées, montre à quel point Tsahal veut s’en tenir à une réaction limitée contre le Hezbollah. L’armée israélienne a alors bombardé sa clôture le long de la frontière et un seul obus a atteint sa « cible », une maison du village de Habbariyeh (sur les pentes au sud-ouest du mont Hermon près de la frontière syrienne, au nord-est de Rachaya Al Foukhar), qui a endommagé un balcon et une salle de bain.

Israël s’est ainsi abstenu de toucher les positions du Hezbollah sur la ligne de front et n’a pas frappé au cœur des positions défensives et de la « zone de responsabilité », qui comprend la ligne de sécurité et d’attaque derrière la ligne de défense. Israël s’est tenu à l’écart de la position des forces d’opérations spéciales du Hezbollah « al-Ridwan », celle-là même qui a combattu en Syrie pendant neuf ans en milieu urbain et dans les vastes espaces ouverts des montagnes et du désert syriens.

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