Pas de troisième Guerre mondiale en vue, mais les USA veulent sortir victorieux du conflit en cours

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

La bataille que se livrent la Russie et l’Occident en Ukraine n’a pas l’apparence d’une guerre mondiale, mais elle a bien des points communs. Les deux premières guerres mondiales ont commencé en Europe, avec la participation de nombreux pays. Aujourd’hui, les USA et des dizaines de pays européens sont impliqués de diverses manières dans la guerre ukrainienne en cours. L’Occident envoie des avions et des armes mortelles et des unités spéciales (Grande-Bretagne), fournit un soutien illimité en matière de renseignement et combat la Russie par le biais de l’armée ukrainienne. Toutes les parties impliquées marchent au bord du précipice, à un point tel que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, et le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, ont mis en garde contre la Troisième Guerre mondiale et l’utilisation potentielle d’armes nucléaires. Toutefois, c’est l’Ukraine en premier lieu qui paiera le prix ultime, suivi par l’Europe peu après. 

Les messages dangereux et belliqueux évoquant une possible 3e Guerre mondiale ou utilisation d’armes nucléaires sont échangés sans affecter la livraison incessante d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Occident (principalement le Royaume-Uni). Les Nlaws, Javelins et AT-4 antichars britanniques à guidage laser affluent en Ukraine depuis qu’ils se sont avérés efficaces pour infliger de lourdes pertes à l’avance des troupes blindées russes au cours des premières semaines de la guerre. L’Ukraine a également reçu des missiles surface-air Stinger à infrarouge américains et des MANPAD britanniques qui ont abattu des avions à réaction et des hélicoptères russes. La Russie a envoyé une lettre officielle aux États-Unis pour les avertir que les livraisons d’armes mortelles à l’Ukraine pourraient avoir des « conséquences imprévisibles ».

Néanmoins, le président russe Vladimir Poutine a montré qu’il était capable d’accepter de lourdes pertes et a modifié son plan initial avec des objectifs plus réalisables pour prendre le contrôle du Donbass et du sud de l’Ukraine. Si la Russie parvient à atteindre ses objectifs, l’Ukraine n’aura plus d’accès étendu à la mer d’Azov et à la mer Noire et perdra le tiers de son territoire quand le Donbass tombera.

Par conséquent, le risque d’une guerre nucléaire reste hors de portée, à moins d’une intervention directe significative de l’OTAN. L’Occident est conscient de la capacité de la Russie en matière de missiles et sait qu’elle possède le plus grand arsenal d’armes nucléaires. C’est pourquoi l’Occident marche sur une corde raide avec la Russie, en étudiant ce que sont capables de faire les forces russes en Ukraine et quels sont les types d’armes utilisées, et en fournissant à l’armée ukrainienne des armes adéquates qui rendent l’inévitable victoire russe très coûteuse. 

L’Occident tente de persuader indirectement la Russie d’arrêter la guerre afin que l’Ukraine puisse crier victoire après l’échec de la première phase de l’attaque russe et crier victoire dans la propagande et les médias grand public. Les dures sanctions économiques et financières de l’Occident ne visent pas à arrêter la guerre ou à changer le cours de la bataille, mais à appauvrir la Russie et l’Europe, qui souffrent toutes deux considérablement des conséquences de ses sanctions, bien que le pire reste à venir.

Moscou a repris le contrôle du théâtre de la guerre en Ukraine après l’échec du plan initial visant à soumettre Kiev sans trop combattre en infligeant le moins de pertes possible. Le Kremlin a réalisé (tardivement) que l’utilisation du prestige russe était inefficace et s’est heurté à une armée ukrainienne prête à se battre et dépendante de l’Occident dans tous les sens du terme (sur les plans financier, économique, militaire, sécuritaire, du renseignement et de l’accueil des réfugiés). De nombreux soldats russes sont tombés avant de comprendre que l’Ukraine est un pays très hostile qui n’accueillera pas les soldats russes chaleureusement avec des fleurs. N’empêche que Poutine a montré sa détermination à terminer la bataille à ses conditions et il ne s’arrêtera pas tant que ses objectifs ne seront pas atteints, en ayant compris que ce sont les résultats finaux qui comptent le plus.La perte du destroyer Moskova n’est pas un simple événement, mais un événement retentissant. Elle est sans aucun doute le fruit d’une coopération et d’une suggestion minutieuses des services de renseignement occidentaux, car l’Ukraine n’a pas la créativité et la volonté de défier la Russie à ce niveau d’affrontement. Il est également certain que l’Ukraine n’a pas soigneusement réfléchi aux conséquences de cet acte symbolique, à la réaction (sévère) de la Russie et à sa capacité à accepter les pertes. La destruction du Moskova a été compensée par la chute de Marioupol et par la main de fer russe sur tous les fronts. La destruction systématique de l’économie, des chemins de fer et des infrastructures 

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