L’accord sur le nucléaire iranien stagne : Sayyed Khamenei va-t-il modifier sa fatwa?

L’accord sur le nucléaire iranien stagne : Sayyed Khamenei va-t-il modifier sa fatwa?

L’Iran accuse réception des messages des USA par l’intermédiaire du Qatar, d’Oman et de Téhéran

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

Alors que le dossier nucléaire semble aboutir, des signes d’une nouvelle crise apparaissent, qui pourraient une fois de plus rallonger la route menant à une solution. Quelles en sont les raisons et combien de temps le dossier nucléaire peut-il rester bloqué?

Lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le directeur général Rafael Grossi a publié un communiqué reprenant une vieille accusation contre l’Iran, depuis longtemps contournée par l’Occident. L’accusation concerne trois sites iraniens où des traces d’uranium ont été trouvées, ce qui avait été rapporté il y a plus de dix ans. Ce « lapin » était sorti du chapeau de l’AIEA avant même que les USA et plusieurs pays européens n’aient signé l’accord sur le nucléaire iranien en 2015, après quoi on n’en a plus entendu parler jusqu’à aujourd’hui. 

Cette accusation de l’AIEA a eu l’effet d’un choc parmi les dirigeants iraniens, bien qu’ils aient compris que l’absence totale de confiance entre l’Iran et l’Occident fait en sorte que Téhéran ne peut s’attendre qu’à de mauvaises surprises de la part des pays et organisations soumis au contrôle et aux diktats des USA, y compris l’AIEA.

Ce n’est pas un hasard si Rafael Grossi venait de se rendre en Israël et de rencontrer son premier ministre Naftali Bennett. Ce dernier a déclaré que le directeur de l’AIEA est son ami tout en envoyant un message à l’Iran sur « l’ampleur de la coordination avec Israël ». Il est clair que cette visite du directeur de l’agence nucléaire internationale, qui n’impose aucun contrôle sur les centaines de missiles nucléaires secrets israéliens, met l’Iran en colère. L’AIEA est censée diriger une équipe technique et être au-dessus de la politique. C’est pourquoi l’Iran a accusé Grossi de formuler des accusations inspirées d’Israël, qui s’oppose fermement à l’accord nucléaire, tout en faisant remarquer que cela a nui à sa crédibilité et son impartialité, ce qui rend sa position et ses fonctions intenables.

Le dossier nucléaire en était à ses dernières étapes. Il a tout de même été stoppé en raison du fait que le président Joe Biden n’a pas retiré le Corps des gardiens de la Révolution iranienne de la liste des entités sanctionnées par le président Donald Trump pour forcer la main de l’Iran après avoir déchiré l’accord en 2018. Trump pensait que l’inclusion du Corps des gardiens sur la liste des groupes terroristes amènerait l’Iran à la table des négociations en se pliant aux conditions américaines. Cependant, pour l’administration Biden, le retrait du Corps des gardiens de la liste des groupes terroristes n’est pas lié à la relance de l’accord sur le nucléaire. Par conséquent, selon l’administration Biden, l’Iran n’a aucun droit de l’exiger.

Mais le président Joe Biden est-il prêt, sur le plan intérieur, à relancer le Plan d’action global conjoint (JCPOA)? L’administration américaine ne considère pas que le dossier nucléaire, malgré son importance, soit une priorité absolue. La conviction générale est que l’accord sur le nucléaire reste préférable à l’acquisition par l’Iran de bombes atomiques, malgré les inconvénients de cet accord pour Israël et les pays du Golfe s’il est relancé. L’administration américaine considère qu’il n’y a pas urgence, les sanctions américaines sévères ayant été maintenues depuis l’entrée en fonction de Biden. Cette administration est consciente que l’Iran vend son pétrole et « ferme les yeux », en raison du besoin d’énergie du marché, conséquence des sanctions sévères contre la Russie et du souhait occidental de remplacer le pétrole de Moscou.

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