Nasrallah et Assad s’entendent pour redéployer leurs forces en Syrie pour affronter Israël

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Des élections locales sont organisées en Syrie pour donner suite à la directive du président syrien Bachar al-Assad visant à redonner vie au processus électoral et aux « rouages économiques » du pays, malgré l’imposition des lourdes sanctions occidentales en vertu de la loi César qui accablent le pays. La Syrie souffre également de l’occupation persistante du nord-est de la Syrie par les forces américano-européennes, d’autant plus que c’est dans cette région que se trouve le panier alimentaire et pétrolier du pays. Le vol du pétrole syrien par les forces US qui l’exportent vers l’Irak est une violation incontestable du droit international, qui porte atteinte à la souveraineté et aux ressources de l’État. 

Mais l’Occident n’est pas seul à tenter de paralyser la Syrie : Israël a également apporté sa contribution en frappant les aéroports d’Alep et de Damas, le port de Lattaquié et des sites militaires syriens, profitant du fait que la Syrie est préoccupée par la détérioration de son économie et qu’elle est dans l’incapacité de réagir pour l’instant. Damas n’a pas la capacité militaire nécessaire pour se lancer dans une guerre à grande échelle avec Tel-Aviv, alors que le monde, en particulier la Russie, est préoccupé par la guerre en Ukraine. Pour réduire les prétextes israéliens, le Hezbollah libanais, déployé en Syrie depuis 2013, a décidé (selon des sources de premier plan en Syrie) de redéployer ses forces, ce qui allégera la pression israélienne sur les troupes syriennes. 

Le Hezbollah ne se retirera pas, mais fortifiera les emplacements de la force de missiles de l’organisation se trouvant en territoire syrien. La Syrie fait partie de l’Axe de la Résistance, de sorte que s’il le faut, elle sera incluse dans le théâtre des opérations militaires en cas de guerre israélienne contre le Liban. Selon des sources haut placées à Damas, la décision a été prise à la suite d’un accord personnel entre le secrétaire général du Hezbollah et le président al-Assad.

Malgré des centaines de raids illégaux et destructeurs au cours des longues années de guerre, Israël n’a pas réussi à expulser l’Iran et le Hezbollah de la Syrie. Il a changé sa politique en adoptant récemment la stratégie consistant à frapper le flanc le plus faible représenté par l’armée syrienne. On sait que des officiers du Hezbollah sont présents dans les casernes et les positions sensibles des forces syriennes. Par conséquent, Israël a décidé d’éviter d’affronter le Hezbollah directement, surtout après la menace de Sayyed Hassan Nasrallah de tuer tout soldat ou officier israélien à la frontière avec le Liban si Tel-Aviv tuait un membre du parti, même par erreur, en Syrie.

Pour ces raisons, Israël a adopté une stratégie différente, espérant créer de l’incertitude parmi les hauts commandants de l’armée syrienne en ciblant toutes les positions militaires où se trouvent des officiers du parti sans faire de victimes. Par conséquent, les services de renseignement israéliens (des sources à Damas le confirment) ont suivi la même méthode que celle utilisée avec le Hamas : les officiers israéliens contacteraient directement les responsables militaires en leur donnant suffisamment de temps pour évacuer les sites sous leur commandement avant de les bombarder.

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