C’est l’intérêt de l’OPEP+ qui prime, pas celui de l’Occident : réduction de la production pétrolière pour un an

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

La décision des 23 pays membres de l’OPEP+ de réduire la production énergétique de deux millions de barils par jour (soit l’équivalent de 2 % de la production énergétique mondiale) à partir de novembre et pendant un an est très importante pour l’Occident et la Russie. Cette décision n’a pas été adoptée pour soutenir Moscou ou pour défier et exprimer une hostilité envers les États-Unis. Elle découle plutôt d’un choix réfléchi qui met de l’avant les intérêts des pays producteurs de pétrole, et d’une nécessité de réduire l’excédent précédent, qui s’élevait à trois millions et demi de barils, une quantité dont le monde n’a plus un besoin urgent. En effet, supposons que l’épidémie de COVID-19 se propage en Chine. En pareil cas, les dirigeants pourraient fermer le pays, ce qui entraînerait sans doute une chute de la consommation de pétrole et de ses prix, ce qui serait préjudiciable aux intérêts des pays membres de l’OPEP+.

En 2016, l’OPEP+ a été créée avec l’ajout de 10 nouveaux membres aux 13 pays producteurs de pétrole initiaux afin de maintenir une stabilité des prix en diminuant l’offre lorsque la demande diminue. L’Arabie saoudite et la Russie produisent chacune 10 des 42 millions de barils de pétrole par jour de la production totale de l’OPEP+. En 2020, l’OPEP+ a réduit sa production de pétrole de 10 millions de barils par jour en réponse à l’effondrement des prix dû au manque d’acheteurs quand le monde a été frappé par la pandémie de COVID-19. Au début de la guerre en Ukraine et de la terreur qui a envahi le marché international à la perspective d’une éventuelle pénurie de pétrole russe, le prix a grimpé à 122 dollars le baril pour tomber sous les 89 dollars juste avant la décision de réduire la production cette semaine.

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