
Effet d’entraînement imminent : d’une perception d’invincibilité à une incertitude réelle en Israël
Par Elijah J. Magnier :
Traduction : Daniel G.
Dans une situation qui évolue rapidement, les tensions entre le Liban et Israël s’exacerbent. Des sources fiables ont indiqué que le front nord, qui a connu des escarmouches par le passé, est à un cheveu d’une guerre totale. Cette situation s’inscrit dans le cadre du conflit en cours à Gaza, qui place Israël devant la perspective redoutable d’avoir à se battre éventuellement sur deux fronts à la fois.
Le Hezbollah, groupe politique et militant chiite basé au Liban, aurait augmenté son niveau de mobilisation. Il s’agit là d’un changement important dans la stratégie du groupe, qui indiqueson intention de s’engager activement dans la bataille aux côtés des factions palestiniennes dans la bande de Gaza. Cet effort coordonné vise à épuiser les forces de défense israéliennes (FDI) et à exploiter l’effet de surprise.
Cette évolution constitue une escalade significative dans la dynamique de la région. Alors que des escarmouches et des échanges de tirs étaient toujours possibles à la frontière israélo-libanaise, un engagement à grande échelle impliquant le Hezbollah marquerait une nouvelle phase inquiétante du conflit.
La décision du Hezbollah de soutenir activement la cause palestinienne à Gaza en ouvrant un second front contre Israël est sans précédent. Elle souligne l’engagement du groupe en faveur de la cause palestinienne et sa volonté d’affronter directement Israël. Cette décision pourrait potentiellement modifier l’équilibre des forces dans la région et avoir des implications significatives dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Il ne fait aucun doute que la communauté internationale suivra de près l’évolution des événements. La perspective qu’Israël soit entraîné dans une guerre sur deux fronts pose des défis importants, tant sur le plan militaire que diplomatique. L’implication du Hezbollah, soutenu par l’Iran, ajoute une nouvelle couche de complexité à une situation géopolitique déjà compliquée.
Au fur et à mesure de l’évolution de la situation, on espère que les canaux diplomatiques seront activés pour éviter une nouvelle escalade et d’éventuelles pertes humaines à grande échelle. La communauté internationale se doit d’intervenir, de servir de médiateur et derechercher une solution pacifique afin d’éviter que la région ne s’enfonce dans un conflit prolongé et dévastateur.
À la suite des récentes tensions, Israël et ses alliés ont pris conscience d’une réalité brutale :la soumission totale des factions palestiniennes de Gaza est peut-être davantage un mirage qu’un objectif réalisable. Les statistiques alarmantes parlent d’elles-mêmes : plus de 2 800 Palestiniens, dont une proportion importante de civils, ont perdu la vie, et 8 800 autres ont été blessés. Pourtant, les tirs de roquettes se poursuivent sans relâche quotidiennement, certains atteignant Haïfa et Eilat, des villes situées à quelque 240 kilomètres de Gaza.
Cet assaut incessant provoque un malaise parmi les colons israéliens, ce qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité future d’Israël. En réponse, Tel-Aviv a intensifié son offensive, dans l’espoir de paralyser le Hamas, de détruire Gaza et de rétablir un semblant de sécurité qui semble de plus en plus insaisissable.
La confiance de l’opinion publique israélienne envers son armée connaît un bouleversement sismique sans précédent depuis la guerre d’octobre 1973. L’opération Déluge d’Al-Aqsa amène de nombreux Israéliens, des colons aux experts militaires, à s’interroger sur l’efficacité de leurs forces armées. Malgré leur technologie militaire de pointe, les systèmes de défense israéliens ont été pris au dépourvu par une incursion importante des forces d’élite du Hamas, qui ont mené des attaques fructueuses contre 11 centres militaires et 20 colonies.
Cette série d’événements a ébranlé les fondations de la doctrine militaire israélienne. Une déclaration du commandant de la région centrale d’Israël admettant l’échec de l’armée à protéger ses citoyens a provoqué une onde de choc dans toute la nation. Cet aveu est particulièrement poignant compte tenu du contexte historique d’Israël, qui est fondé sur le rôle crucial de la migration de colons du monde entier vers la Palestine, avec pour seul point commun la religion juive.
La loi israélienne contient des dispositions qui autorisent la confiscation des habitationspalestiniennes si les propriétaires originaux ont émigré lors de la Nakba en 1948. En outre, il y a des habitations dans les colonies que de nombreux observateurs internationaux, y compris les Nations unies, considèrent comme illégales, parce qu’elles sont construites sur des terres qui appartiennent aux Palestiniens ou qui ont été léguées par le Royaume hachémite de Jordanie ou sont sous sa garde, notamment en Terre sainte.
La position d’Israël sur la résolution 194 des Nations unies et sa politique concernant le retour des Palestiniens sont depuis longtemps controversées. Malgré cela, les autorités israéliennes ont attiré des colons de toutes origines en leur promettant la sécurité sur la « Terre promise ».
À la lumière des événements récents, Israël cherche désespérément à redorer son blason d’« armée invincible ». Mais la tâche semble herculéenne, surtout après qu’un simple groupe formé de 1 200 combattants palestiniens d’élite a pu s’en prendre à une force redoutable, mais peu motivée. Les désillusions sont nombreuses parmi les colons, beaucoup d’entre eux ayant de moins en moins confiance dans la capacité de l’armée israélienne à les protéger.
Alors qu’Israël semble uni derrière son armée, les sondages internes brossent un tableau différent. Une grande partie de la population israélienne rendrait le premier ministre Benjamin Netanyahou responsable des troubles actuels, estimant que la politique dure de son gouvernement est à l’origine du soulèvement palestinien.
Les actions militaires agressives d’Israël à Gaza, qui ont fait un nombre alarmant de victimes, dont la mort d’au moins 700 enfants, ont suscité l’inquiétude de la communauté internationale. Pourtant, rien n’a été fait pour mettre fin à ce qui constitue une violation du droit international et un crime contre l’humanité. La stratégie consistant à déplacer 1,3 million de résidents de zones telles que Beit Lahia, Beit Yahoun et Jabalia, dans le nord de Gaza, a été accueillie avec scepticisme et critique sur la scène internationale. Les actions de l’armée israélienne ne se sont pas limitées à cibler les militants. On rapporte qu’elle n’a pas hésité à attaquer des convois de civils déplacés. Quelque 430 000 personnes ont fui le nord de Gaza par crainte des bombardements intenses. Malgré les assurances israéliennes en matière de sécurité, ces personnes déplacées ont été menacées alors qu’elles se déplaçaient vers le sud en direction de Rafah.
Certains analystes estiment que cette stratégie vise à recréer une situation rappelant l’exode palestinien de 1948 et à faciliter éventuellement toute opération militaire terrestre en veillant à ce que les zones soient dépourvues de civils.
Un déplacement massif de 1,3 million de civils en l’espace de 24 heures pour répondre à la demande israélienne est pratiquement irréalisable, comme l’a souligné Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne. Mais ce qui est le plus frappant, c’est l’absence de condamnation ferme par Borrell et d’autres dirigeants européens de la violation potentielle par Israël du droit international et des résolutions des Nations unies.
La réticence de nombreux dirigeants européens à critiquer ouvertement Israël, à quelques exceptions près, comme la Norvège, est évidente. Le puissant lobby sioniste en Europe peut influencer cette réticence, en faisant pression sur les gouvernements pour qu’ils maintiennent une position favorable à l’égard d’Israël, quelles que soient ses actions. Enhardi par ce silence international, le gouvernement de Netanyahou a adopté une position encore plus agressive à Gaza.
En ce qui concerne l’attaque terrestre imminente d’Israël sur Gaza, neutraliser les 30 000 à 40 000 combattants du Hamas et du Djihad islamique à Gaza constitue un défi monumental. L’image chérie de « l’armée invincible » d’Israël a été ternie, et beaucoup la considèrent désormais comme une force qui inflige d’importantes pertes civiles en recourant à son armée de l’air. L’impact de l’opération Déluge d’Al-Aqsa sur l’image d’Israël dans le monde et sur l’attrait qu’il exerce sur d’éventuels immigrants juifs est profond et d’une grande portée.
La situation à Gaza reste fluide et complexe. Les projets d’Israël de resserrer son blocus et d’évacuer éventuellement les colonies proches de Gaza laissent présager une incursion terrestre imminente. La détermination inébranlable de la résistance palestinienne, associée à l’inquiétude de la communauté internationale et au soutien d’Israël par les grandes puissances telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, rend la situation encore plus instable.
La crise humanitaire à Gaza s’aggrave à un rythme alarmant. Les hôpitaux sont débordés et l’infrastructure sanitaire est sur le point de s’effondrer. Le risque de contamination de l’eau constitue une autre menace majeure. Les membres du gouvernement israélien refusent de se faire « sermonner » par la communauté internationale et s’obstinent à priver les 2,3 millions d’habitants de Gaza de tout moyen de survie, au mépris total du droit international et de la Convention de Genève.
La communauté internationale n’a fait qu’exprimer son inquiétude face aux actions d’Israël, beaucoup l’accusant de violer le droit international au point de commettre des crimes de guerre. Toutefois, les grandes puissances telles que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont principalement derrière Israël, quelle que soit la gravité de ses actions. Ce soutien rend la situation à Gaza précaire, d’autant plus que les ministres israéliens ont juré d’écraser la résistance palestinienne.
Dans le même ordre d’idées, le président américain Joe Biden a fait l’objet d’une controverse après avoir affirmé avoir vu des images d’enfants israéliens décapités. La Maison-Blanche a par la suite précisé que l’information provenait de sources israéliennes et qu’il n’y avait pas de preuves tangibles. Cette révélation a donné lieu à des spéculations selon lesquelles les États-Unis ne s’appuient pas sur leurs propres services de renseignement ou évaluations militaires en Israël pour formuler leur position sur le conflit de Gaza. Au contraire, les critiques affirment que les États-Unis pourraient chercher à détourner l’attention des bombardements intenses d’Israël sur la ville de Gaza, qui ont fait de nombreuses victimes civiles et entravé l’acheminement de fournitures essentielles telles que la nourriture et l’aide médicale.
Le ministre israélien de l’Énergie, Israël Katz, a adopté une position ferme sur la question, avec l’accord du premier ministre Benjamin Netanyahou. Il aurait déclaré qu’Israël n’écouterait pas les critiques extérieures et bloquerait les convois d’aide à destination de Gaza. Il a également souligné que Gaza serait privée de services essentiels tels que l’eau, l’électricité et le carburant si ses prisonniers n’étaient pas libérés. La situation actuelle souligne la complexité de la dynamique géopolitique et les profondes conséquences humanitaires pour la population de Gaza.
Au milieu de ce chaos, les manœuvres politiques internationales et nationales du premier ministre Benjamin Netanyahou compliquent encore plus les choses. L’unité de l’actuel gouvernement israélien devrait être de courte durée, les divergences idéologiques risquant de refaire surface après la crise et de mettre fin au mandat de Netanyahou. La présence de dizaines de prisonniers israéliens aux mains des Palestiniens augmentera la probabilité de son éviction.
La demande illogique d’Israël, qui appelle à la libération de 130 à150 prisonniers israéliens ouau rapatriement de leur corps (au moins 9 sont morts sous les bombardements israéliens) rappelle en effet les conflits précédents impliquant Gaza, où des situations similaires se sont produites et où les conditions d’Israël n’ont pas été satisfaites. La réaction de la communauté internationale a suscité des froncements de sourcils, notamment de la part de personnalités influentes comme le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Leur soutien apparent à des actions qui pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international, comme le fait de cibler des civils et de les priver de ressources essentielles telles que l’eau, la nourriture et l’électricité, crée un précédent inquiétant. Les critiques soutiennent qu’une telle position pourrait encourager des actions similaires dans d’autres conflits, tels que la situation actuelle en Ukraine ou les guerres futures.
Mais la situation à Gaza est particulièrement désastreuse. Les déclarations des responsables israéliens, comme celle du ministre de la Défense Yoav Galant sur son intention de décimer la ville en classant tous les membres et responsables du Hamas comme cibles légitimes, laissent présager un conflit prolongé et intense. L’aspect humanitaire est la principale préoccupation dans ce contexte militaire. Les habitants de Gaza sont pris entre deux feux et les infrastructures de la ville sont mises à rude épreuve. La communauté internationale se demande comment assurer la survie de la population civile de Gaza au milieu d’un conflit qui s’intensifie.
Ce conflit a mis en évidence des faiblesses spécifiques dans les défenses israéliennes, que les factions palestiniennes exploitent. Les limites du système de défense antimissile Dôme de fer et les problèmes de coordination interne au sein des forces de défense israéliennes ont suscité de vives inquiétudes quant à une invasion terrestre limitée ou totale de Gaza.
Le conflit actuel a déjoué de nombreuses attentes. Le « Déluge de Jérusalem » ou « Déluge d’Al-Aqsa » a attiré l’attention du monde entier sur le sort des Palestiniens. Les répercussionsà long terme de ces événements sur la psyché de la région est indéniable. Mais une question demeure : jusqu’où ira cette guerre? Combien de pays seront impliqués et le Moyen-Orient tout entier sera-t-il englouti ? La semaine à venir apportera de nombreuses réponses.
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