D’invincibles à vulnérables : dilemmes de l’opération terrestre israélienne à Gaza

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Les forces de défense israéliennes (Tsahal), souvent qualifiées d’ « invincibles », ont connu leur part de difficultés et de revers au fil des décennies. Un examen plus minutieux de leurscampagnes militaires depuis 1973 révèle des problèmes, notamment dans les opérations terrestres, ce qui signifie que marcher sur Gaza sera loin d’être une simple promenade pour Tsahal, car elle sera semée de difficultés et de pièges. En raison de son imprévisibilité et des risques de pertes, une opération terrestre semble être une option moins privilégiée par Tsahal, qui compte plutôt sur ses formidables capacités aériennes et de bombardement. Les récents affrontements à Gaza ont montré que même un géant militaire comme Israël peut être défié par des groupes de résistance plus petits et déterminés.

En 1982, Israël a envahi le Liban, principalement pour lutter contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il ne s’agissait pas d’une confrontation avec une armée conventionnelle, mais d’un affrontement entre une organisation politique et une guérilla désorganisée. Malgré ses capacités militaires supérieures, Israël s’est heurté à une résistance importante, principalement de la part de la population libanaise locale. En 2000, Israël a été contraint de se retirer du Sud-Liban à force de subir les coups d’une guérilla soutenue de la part de diverses factions libanaises. En 2006, Israël a également été impliqué dans un conflit d’un mois avec le Hezbollah. La guerre s’est soldée par d’intenses combats terrestres, en particulier dans le Wadi al-Hujair et dans les villages du Sud-Liban. Malgré sa supériorité technologique et numérique, Tsahal a eu du mal à remporter une victoire décisive. Le conflit de Wadi al-Hujair et les combats d’homme à homme au Sud-Liban illustrent les défis auxquels Israël est confronté face à un adversaire déterminé et bien préparé.

La stratégie militaire d’Israël repose de plus en plus sur ses capacités aériennes et de missiles. Soutenu par les États-Unis, Israël dispose dans ses stocks d’un vaste arsenal de missiles, ce qui rend sa capacité de destruction immense. Ces stocks sont fréquemment réapprovisionnés, ce qui permet à Tsahal de mener des campagnes aériennes prolongées. C’est ce qui ressort des opérations menées au Liban et à Gaza en 2008, 2012, 2014 et, plus récemment, en 2023. Le recours à la puissance aérienne peut être considéré comme un choix stratégique visant à infliger un maximum de dommages tout en minimisant les pertes de Tsahal, compte tenu des défis posés par les opérations terrestres dans le passé.

Subscribe to get access

Read more of this content when you subscribe today.

Advertisements
Advertisements
Advertisements