
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.
Plus de six semaines après le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, les objectifs d’Israël, sous la houlette du premier ministre Benjamin Netanyahou, font l’objet d’un examen de plus en plus serré, tant au niveau national qu’international. Sur le plan intérieur, on reproche au gouvernement et à l’armée d’Israël, qui concentrent leurs efforts sur une zone relativement restreinte du nord de Gaza, d’être incapable de protéger les colons, d’obtenir la libération des 244 prisonniers israéliens et de mettre fin aux bombardements quotidiens du Hamas. Cette situation sème le doute sur la promesse de Netanyahou de protéger Israël et soulève des questions quant aux objectifs réels et non déclarés de la campagne militaire israélienne dans le nord de Gaza.
Contrairement aux objectifs initiaux qui étaient de neutraliser le Hamas, en détruisant ses capacités et en libérant les prisonniers, le but recherché semble désormais être de briser la volonté de la Résistance palestinienne. Ce recentrage est évident dans les tactiques employées : le ciblage des familles, des enfants et des proches des membres de la Résistance, et la destruction d’infrastructures civiles essentielles comme les écoles, les lieux de culte, les hôpitaux et les services publics dont l’approvisionnement en eau, en électricité et en carburant. L’intention semble être de forcer la reddition et de retourner l’opinion publique de Gaza contre le Hamas. Mais la Résistance palestinienne reste inébranlable, en affirmant que ce massacre systématique et aveugle de civils ne fait que renforcer sa détermination à résister à ce qu’elle décrit comme une entité raciste irresponsable qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
L’approche d’Israël dans ce conflit, qui s’appuie sur d’importantes capacités militaires et un soutien international, notamment de la part des États-Unis, est critiquée pour son caractère aveugle. La destruction généralisée de Gaza, qui touche à la fois les secteurs du nord et du sud, a coûté la vie à plus de 12 000 civils et détruit des infrastructures, y compris des installations des Nations unies. Au moins 103 membres du personnel de l’ONU auraient été tués, et ce, malgré l’indignation internationale, la condamnation à différents échelons à l’ONU et les appels à un cessez-le-feu immédiat.
La stratégie de l’armée israélienne semble être une politique de la terre brûlée, qui reconnaît qu’il est peu probable que le Hamas soit vaincu par une simple occupation du nord de la bande de Gaza. Cette stratégie vise à forcer la population locale à migrer vers le sud, non pas pour lui permettre de se mettre à l’abri (les Nations unies affirment qu’il n’y a pas de zone sûre à Gaza), mais pour vider le nord de la bande de Gaza en vue d’en faire une zone tampon. Cette zone est destinée à donner un sentiment de sécurité aux colons de l’occupation israélienne, qui hésitent à revenir sur des lieux menacés en permanence et susceptibles d’être attaqués de nouveau par le Hamas.
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