Le Hezbollah a mis fin au transfert d’armes de la Syrie au Liban

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18 Novembre 2017

Par Elijah J. Magnier: @ejmalrai

Traduction : Daniel G.

Ces derniers jours, le Hezbollah a accru son état de préparation militaire sur l’ensemble du territoire libanais et il a mis ses forces armées sur un pied d’alerte à la suite des menaces proférées par un certain nombre de pays, notamment d’Israël et de l’Arabie saoudite. Les forces du Hezbollah se sont mobilisées en vue d’une activité hostile possible à la frontière ou dans le pays, en dépit du fait que ses dirigeants sont convaincus qu’Israël n’engagera pas une guerre dans un avenir proche ou lointain.

Selon des sources bien informées, le Hezbollah craint l’assassinat possible d’une personnalité libanaise sunnite ou chrétienne bien connue, qui ne serait pas sans rappeler l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafik Hariri en 2005. Le but serait de mélanger les pions sur l’échiquier libanais, d’accuser le Hezbollah et de mettre dans l’embarras le président Michel Aoun.

Aoun a relevé le défi de Riyad pendant les événements récents liés à la démission télévisée du premier ministre Saad Hariri. Il a accusé l’Arabie saoudite de retenir Hariri en otage (pendant plus de deux semaines), en qualifiant la soumission du premier ministre comme étant « inconstitutionnelle et illégitime ».

Qui plus est, le Hezbollah, en coordination avec l’Iran, a donné l’ordre de ne pas transférer les armes envoyées à son intention de l’Iran au Liban en passant par la Syrie pour des motifs dûment motivés :

-Il n’y a plus de raison d’entreposer des armes au Liban, parce que le front libano-syrien est dorénavant uni. Le Hezbollah devra maintenir la présence de missiles à longue portée de haute précision en Syrie, confirmant ainsi les propos du secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah et du président syrien Bachar al-Assad, voulant que « la Syrie et le Liban forment un même front contre Israël dans la prochaine guerre ».

– Le Hezbollah dispose d’un énorme stock d’armes au Liban, ses entrepôts débordent. Le Hezbollah peut donc soutenir une longue guerre si Israël décide d’attaquer le Liban, en plus de posséder la capacité de lancer des centaines de roquettes et missiles chaque jour.

Il ressort clairement de cela que le président Bachar al-Assad est sorti plus fort de la guerre qui se prolonge depuis plus de six ans dans son pays. Son attention est maintenant tournée vers la menace israélienne, en phase avec le Hezbollah, pour faire comprendre à l’Arabie saoudite et à Israël que le Hezbollah ne sera pas laissé à lui-même dans toute lutte à venir, parce que le front qui s’étend de Naqoura au Golan est dorénavant uni. Assad est déterminé et capable de répondre à toute violation israélienne, à la suite de la défaite totale du groupe armé « État islamique » dans toutes les villes syriennes.

Assad a ainsi vécu la guerre, a survécu à cette guerre et a appris à accepter les pertes. Pendant les temps difficiles de la guerre, le nombre de soldats tués lors de certaines batailles se dénombrait par centaines. Les dirigeants syriens sont mieux préparés à accepter les conséquences de toute guerre à venir contre Israël, tant que les buts sont atteints malgré les sacrifices requis.

Mais Assad ne sera pas le seul à répondre à toute attaque à venir contre le Hezbollah. Des milliers de combattants provenant des pays avoisinants se trouvent en Syrie à la demande du gouvernement syrien. Ces combattants ne resteront sûrement pas les bras croisés dans une prochaine guerre contre Israël si jamais elle se produisait.

Damas veillera à ne pas provoquer les États-Unis directement dans une prochaine guerre contre Israël, mais il laissera le champ libre à la résistance syrienne si jamais les USA décident d’occuper le nord-est de la Syrie.

La présence de militaires russes au Levant pourrait empêcher l’ensemble des belligérants de se laisser entraîner dans une grande guerre touchant de nombreuses frontières, ou même dans une troisième guerre mondiale. Jusqu’à maintenant, Israël a montré des signes que ses forces armées sont conscientes du danger et qu’elles ne se laisseront pas entraîner dans une guerre régionale malgré le soutien financier offert par l’Arabie saoudite. Les Saoudiens sont responsables d’avoir enlevé le premier ministre libanais Saad Hariri (il a été libéré aujourd’hui), dans le but de rendre le Liban plus vulnérable et d’amener Israël, en vain, à attaquer ce que le Royaume définit comme « le bras de l’Iran » au Moyen-Orient.

La Russie n’a pas conclu d’accord avec Israël en ce qui concerne la présence de forces armées iraniennes et loyales à l’Iran en Syrie, notamment à la frontière avec Israël. La disposition du territoire syrien n’est pas négociable pour le Kremlin, car c’est l’affaire du gouvernement syrien, qui a l’intention de récupérer le Golan occupé une fois que la menace que représentent Daech et al-Qaeda, ces extrémistes takfiris, s’estompera en Syrie.

 

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