
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.
Il faudra un certain temps avant que la nouvelle réalité issue des élections parlementaires irakiennes émerge et révèle des résultats surprenants qui imposeront une nouvelle carte des alliances qui pourrait définir les objectifs du prochain premier ministre. Cependant, le leader sadriste Sayyed Moqtada al-Sadr a en main une feuille de route qui est loin d’être réalisable. Ces défis représentent un lourd fardeau pour Sayyed Moqtada. Si jamais il parvient à diriger une coalition en obtenant le nombre requis de députés, les quatre prochaines années pourraient ne pas suffire pour relever les défis qui se posent à l’échelle nationale et internationale. De plus, de nombreuses voix se sont élevées récemment pour remettre en cause les résultats des élections sans nécessairement demander que tous les résultats soient déclarés nuls. L’on ne s’attend toutefois pas à ce que l’Irak fasse des progrès sur le plan régional et international, quelle que soit la décision officielle de reconnaître ou non les résultats, puis de passer à la sélection du premier ministre.
Les défis extérieurs qui attendent l’Irak laissent perplexe et leur résonance se répercute à Bagdad et dans les villes voisines dans l’attente des résultats des consultations à venir. Ces défis sont le retrait de toutes les forces de combat US, la présence des troupes d’occupation turques au Kurdistan-Irak, la poursuite des relations solides établies avec l’Arabie saoudite et l’Iran et la recherche de l’équilibre nécessaire dans les relations avec les pays en guerre qui jouissent d’une influence en Irak.
Mais la question centrale qui reste au premier plan est celle-ci : Les dirigeants du Moyen-Orient et de l’Occident comprennent-ils la politique du leader du mouvement sadriste qui domine au Parlement? Les dirigeants occidentaux seront-ils confiants dans leurs relations avec Sayyed Moqtada si jamais il devient une éminence grise en Irak?
Al-Sadr ne formera pas un nouveau gouvernement sans alliance avec les autres groupes chiites, y compris ses ennemis politiques, ou avec les sunnites et les Kurdes. C’est en effet son souhait et il compte s’unir avec les groupes qui détiennent la majorité des sièges pour atteindre le chiffre magique de 165 sièges, même si ses choix ne sont pas nécessairement faciles d’accès. En fait, s’il coopère avec les groupes chiites, sa position envers les sunnites et les Kurdes sera beaucoup plus solide, mais il devra répondre à leurs désirs. Mais s’il laisse tomber les groupes chiites, le leader sadriste perdra la garantie chiite dont il a besoin en formant un gouvernement avec seulement les sunnites et les Kurdes, qui assureront alors la majorité nécessaire à la formation d’un gouvernement (avec une dizaine de députés d’autres groupes mineurs). Cependant, Sayyed Moqtada se trouverait contraint, quelle que soit l’option choisie, contrairement à ce qu’il a déjà annoncé. Il assouplirait sa position sur des enjeux importants, ferait des compromis et adopterait une approche plus souple comme ses nouveaux partenaires, les sunnites et les Kurdes, ou dans le but de réduire leurs exigences (par la négociation avec les groupes chiites).
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