Guerre russe en Ukraine… la décision entre les mains de Washington

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Accuser le président russe Vladimir Poutine de faire revivre l’ancienne Union soviétique est une tentative de camouflage au cœur de la crise ukrainienne, qui est due à l’expansion de l’OTAN et à la provocation des USA à l’endroit de la Russie, qui ont dépassé le seuil de tolérance de Poutine. Les USA étaient censés maintenir l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à l’intérieur de la ligne Oder-Neisse et s’abstenir d’établir des bases militaires en Europe de l’Est, principalement dans les anciennes républiques soviétiques. Au lieu de cela, l’OTAN s’est étendue dans de nombreuses anciennes républiques soviétiques. De plus, ses officiers ont entraîné et préparé pendant des années les troupes ukrainiennes et géorgiennes à répondre aux exigences de l’adhésion à l’OTAN. Cette initiative audacieuse a été perçue comme une grave menace pour la Russie et une violation de l’entente conclue précédemment entre les deux superpuissances. Le président Poutine fait preuve de confiance dans ses décisions et d’un excès de pouvoir en reconnaissant les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk avec les frontières établies en tant que régions de l’Ukraine. Il donne cependant une marge de manœuvre à l’Europe pour qu’elle intervienne avant qu’il ne soit trop tard et envoie aux Américains, qui dirigent en fait l’OTAN, le message que la Russie ne négociera pas et ne fera pas de compromis sur sa sécurité. 

Le président russe répète haut et fort que toute mesure constituant une menace pour Moscou ne sera pas autorisée, quelles que soient les conséquences que l’Occident laisse planer (sanctions). Les messages sont actuellement destinés à Kiev, mais aussi à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, qui figure sur la liste des perspectives d’expansion de l’OTAN. Mais les USA, par l’entremise de l’Ukraine, réussiront-ils à pousser la Russie à répondre militairement? Cette décision est de prime abord entre les mains de l’Ukraine, qui devra se battre seule. Mais c’est aussi la décision de celui qui occupe la Maison-Blanche à partir des plans de ses généraux pour pousser le continent européen à la guerre. La situation actuelle s’approche dangereusement du point de non-retour, à moins que l’Europe ne prenne l’initiative et n’amène la Russie et les USA à une désescalade avant qu’il ne soit trop tard.

Le président Poutine a annoncé que les accords de Minsk sont caducs. La chambre haute du parlement russe a autorisé le déploiement de l’armée nationale à l’étranger en réponse à la demande du président. La Russie a ordonné à ses troupes de défendre le Donbass, ce qui constitue un développement majeur. 

Le plus préoccupant, c’est l’affirmation de Poutine selon laquelle l’Ukraine pourrait développer des armes nucléaires avec l’aide de l’Occident, une menace dévastatrice pour Moscou. Cette déclaration du président russe signifie que la possibilité d’une action militaire de plus grande envergure est hautement probable, à moins que l’Ukraine annonce clairement qu’elle ne rejoindra pas l’OTAN en offrant les garanties nécessaires. La Russie a déjà demandé ces garanties aux USA au cours des dernières semaines avant de reconnaître l’indépendance des républiques du Donbass. Mais Washington a ignoré les points essentiels des propositions russes, a délibérément choisi de sélectionner ou d’omettre certaines questions pratiques et n’est pas disposé à « s’entendre sur des garanties solides et juridiquement contraignantes ».Une éventuelle invasion de l’Ukraine n’aura des conséquences accablantes que pour l’Europe. Le vice-président du Conseil de sécurité russe et ancien président Dmitri Medvedev a averti que la décision de l’Allemagne de suspendre le projet de gazoduc Nord Stream 2 de 1 220 kilomètres sur la mer Baltique obligera les citoyens de l’UE à payer 2 000 euros par 1 000 mètres cubes de gaz. Le Nord Stream n’a pas encore été inauguré, mais toute sanction 

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