La tension restera vive entre les USA et la Russie même après l’Ukraine

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

« Moscou n’utilisera pas d’armes nucléaires en Ukraine ». C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov a tranché le débat sur la nécessité ou non pour la Russie d’utiliser des bombes nucléaires, même tactiques, pour freiner les Ukrainiens et envoyer un message fort à l’Occident. La Russie semble progresser de manière évidente vers l’étape suivante pour atteindre ses objectifs les plus importants, à savoir le contrôle des régions de Lougansk et de Donetsk, surtout depuis que le destin de la ville côtière de Marioupol a été scellé, ce qui permettra de libérer davantage de troupes russes qui devraient rejoindre d’autres forces fraîches injectées dans le champ de bataille. L’affirmation n’exclut toutefois pas la possibilité d’utiliser des armes nucléaires à l’avenir en dehors des frontières de l’Ukraine, à moins que la Russie ne se satisfasse du Donbass comme zone tampon et décide de prendre des mesures de dissuasion contre l’expansion de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Permettre une présence de l’OTAN le long de ses 1 340 km de frontières avec la Russie constituera certainement un défi de taille pour la Finlande, qui tombera probablement dans les bras des États-Unis dans les semaines à venir. La guerre russo-américaine en sol ukrainien devrait avoir des ramifications et des conséquences militaires et économiques en Europe et dans d’autres parties du monde.

Moscou pourrait ne pas avoir assez d’appétit pour lancer une nouvelle campagne militaire dans d’autres pays limitrophes après l’Ukraine, surtout depuis que la Finlande (et la Suède) a la ferme intention de mettre fin au statut de neutralité qu’elle maintient depuis la guerre froide en rejoignant l’OTAN cette année. Cela représente un défi important dans la zone de la mer Baltique, essentiellement gelée, qui deviendra plus chaude. La liste russe des pays « non amis » va bientôt s’allonger. L’armée russe devrait réorganiser ses unités, reconstruire ses capacités et s’adapter à la guerre moderne avant de s’engager dans une nouvelle offensive. Il est donc probable que la Russie fasse preuve d’autres moyens de dissuasion face à l’OTAN en relevant le niveau de confrontation avec les États-Unis en se montrant plus agressive.

Subscribe to get access

Read more of this content when you subscribe today.

Advertisements
Advertisements
Advertisements