Retour de la « guerre des pétroliers » assortie de messages concernant le dossier nucléaire

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Après deux années de calme précaire, la « guerre des pétroliers » a repris de plus belle sur la scène internationale. L’Iran s’en est pris aux USA par l’intermédiaire de son allié européen par procuration, la Grèce, qui a été poussée contre Téhéran. Sauf que l’affrontement en cours diffère dans le sens que le message iranien ne se limite pas à la saisie d’un ou deux pétroliers, mais concerne aussi le dossier sur le nucléaire iranien, ce qui fait monter la tension à un niveau supérieur qui risque de s’envenimer davantage si les USA choisissent l’escalade.

Le 19 avril, la Grèce a saisi le pétrolier russe “Pegas” au large de l’île d’Eubée pour changer son nom en “Aframax Lana”, coïncidant avec l’annonce iranienne que le navire appartient à la “République islamique d’Iran”, bien qu’il reste sous pavillon russe. Selon les autorités grecques, le pétrolier transportant 115 000 tonnes de pétrole iranien a été saisi à la demande des USA. Le pétrole qu’il contenait a été transféré sur un autre navire battant pavillon libérien pour être livré dans les ports américains, ce qui n’est pas loin de constituer un acte de piraterie internationale. 

Pour l’Iran, cet acte est une violation du droit international. En effet, aucune autorité judiciaire n’a le droit de confisquer la cargaison d’un pétrolier et la remettre à un autre pays, peu importe le prétexte ou la pression politique, même d’une superpuissance comme les USA. Pareil acte est une autre illustration de la tendance des pays puissants à ne plus respecter les lois internationales.

La réponse iranienne ne s’est pas fait attendre : les Gardiens de la Révolution iranienne ont saisi deux pétroliers grecs, le “Delta Poseidon” (avec un équipage de 25 hommes) et le “Prudent Warrior” (avec un équipage de 24 Grecs et Philippins), qui transportaient du pétrole irakien en provenance de Bassora. Cela a fait monter le prix du pétrole à 119 $, ce qui a eu pour effet d’accroître la pression économique à l’échelle mondiale et de perturber les marchés déjà ébranlés en raison des sanctions occidentales contre la Russie et de la soif de gaz et de pétrole causée par la guerre en Ukraine.

Des hélicoptères iraniens se sont approchés des deux pétroliers grecs, des forces du Corps des gardiens de la Révolution iranienne les ont arraisonnés et ils ont été contraints de jeter l’ancre à 11 miles des côtes iraniennes. Le choix des deux pétroliers est loin d’être une coïncidence, car la cargaison de pétrole devait être livrée aux USA. L’Iran a relevé le défi de Washington et n’a pas hésité à riposter à la fois à la Grèce et (surtout) aux USA. Cela indique en outre que l’Iran considère les nations européennes comme soumises au diktat américain : la véritable bataille est livrée contre Washington et non contre un autre pays du continent européen.

Cela soulève des questions. Le monde a été témoin de la manière forte exercée par l’Iran lorsqu’en juillet 2019, le pétrolier “Stena Impero” battant pavillon britannique a été arrêté après l’interception, par la Grande-Bretagne, d’un pétrolier iranien au large de Gibraltar. Par conséquent, la question est la suivante : Qu’est-ce qui se cache derrière le piratage mutuel des pétroliers?Les négociations relatives au dossier sur le nucléaire iranien ont pris fin à Vienne. Il n’y a plus de sujets à discuter, si ce n’est la décision politique des USA de retirer le Corps des gardiens et ses institutions de la liste des groupes terroristes. C’est que les USA montrent de la résistance à faire appliquer la décision, certains de leurs responsables ayant fait savoir aux 

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