100 jours de guerre en Ukraine… Leçons militaires apprises (2)

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

La Russie a commis plusieurs erreurs au cours des deux premières semaines de la guerre, ce qui a persuadé les USA et l’Europe qu’ils pouvaient détruire l’armée et l’économie russes et écarter le président Vladimir Poutine du pouvoir. Cependant, l’échec initial de la Russie a tourné à l’avantage de Moscou quelques semaines plus tard, une fois les plans militaires changés et les objectifs réduits. Le style de combat et l’avancée dans les villes ont alors cessé de s’appuyer sur les chars au profit de l’artillerie, des missiles de précision et de l’infanterie. 

La Russie s’en tire bien d’affaire financièrement aussi, malgré les milliers de sanctions qui pleuvent sur elles, ce qu’aucun pays n’avait eu à subir jusque-là. Le soutien à la guerre continue d’épuiser les ressources financières de l’Occident, ce qui montre à quel point le monde est divisé. D’une part, il y a le camp occidental, d’autre part, le camp composé de l’Amérique latine, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie (les deux tiers de l’humanité), qui ne se conforme pas à la politique de Washington et qui n’a rien contre la Russie.

Au début de la guerre, les ambassades occidentales à Kiev (la capitale de l’Ukraine) ont fermé et l’armée russe a atteint en un temps record les villes de Tchernobyl et d’Hostomel, à quelques kilomètres de la capitale. Un convoi de 67 kilomètres de long s’est arrêté à quelques dizaines de kilomètres seulement de Kiev, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est empressé de quitter, malgré les images truquées qu’il diffusait pour camoufler qu’il était toujours à l’intérieur de la capitale.

Sauf que la Russie a poussé ses chars au milieu de la bataille sans couverture aérienne appropriée et son infanterie ne disposait pas de la protection des forces spéciales pour nettoyer et sécuriser les routes que les véhicules blindés devaient emprunter. Les chars ont alors subi des coups graves qui ont causé la perte de nombreux véhicules blindés. Ce succès temporaire a produit une réaction euphorique parmi les Ukrainiens, les Américains et l’OTAN, qui ont cru que l’élimination de la Russie se ferait plus facilement que prévu. Résultat : l’Occident n’a plus tenté de négocier pour mettre fin à la guerre (ce n’est plus le cas aujourd’hui) et l’Ukraine a rejeté l’invitation initiale des Russes à négocier.

Grâce à leurs centres opérationnels militaires en Pologne et en Allemagne et aux armes envoyées en Ukraine, les officiers militaires occidentaux ont réussi par leurs conseils à infliger de lourdes pertes aux forces russes sur le champ de bataille. Les officiers d’état-major de l’OTAN, qui avaient le plan des mouvements des troupes russes en main, planifiaient et communiquaient directement avec les troupes ukrainiennes sur le terrain. Les officiers de l’OTAN ont réussi à établir où la force d’attaque russe était rassemblée et quelles étaient ses intentions et ses faiblesses, ce qui leur a permis de fournir les armes appropriées afin d’infliger des pertes importantes aux Russes. Cela a incité Kiev à abandonner les négociations diplomatiques et à annoncer que l’Ukraine ne cesserait la guerre qu’après la libération des territoires, y compris la Crimée. Pensant que la victoire était garantie, le président Zelensky a relevé le plafond de ses exigences à l’endroit du président Poutine.L’Occident n’a pas tenu compte du fait que la Russie tolère les pertes humaines et militaires dans le cadre de sa doctrine, tant que les objectifs sont atteints. L’incapacité à atteindre le premier objectif a incité le président Vladimir Poutine à modifier le plan d’attaque et à abandonner le « gant de velours » qu’il avait utilisé au cours des premières semaines en se 

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