Pourquoi la Russie aide-t-elle son ennemi en autorisant l’exportation de céréales ukrainiennes?

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

On ignore si l’accord sur l’exportation de céréales et d’autres produits agricoles conclu entre la Russie et l’Ukraine, que la Turquie a parrainé en juillet, tiendra. Qu’est-ce qui pourrait mener à son éventuel échec, à sa suspension ou à son retard? Les céréales ukrainiennes permettront-elles d’éviter la famine dans le monde et de renforcer la sécurité alimentaire à l’échelle internationale?

Les États-Unis sont confrontés à une récession économique, malgré le fait que le président américain Joe Biden cherche à nier cette réalité pour éviter les nombreuses critiques qui l’assaillent. La crise financière à l’intérieur des USA aura sans aucun doute un impact significatif sur les prochaines élections de mi-mandat l’automne prochain au Congrès, qui joueront un rôle essentiel pour définir qui contrôlera le pays aux prochaines élections présidentielles.

Le maire de New York, Eric Adams, a déclaré que « les USA sont entrés en récession » et que « Wall Street s’effondre… Nous sommes dans une crise financière inimaginable ». La vice-présidente américaine Kamala Harris a admis que « l’inflation est trop élevée » et que « l’économie ralentit », contredisant ainsi les affirmations du président américain Joe Biden. Le PIB américain a diminué et la Maison-Blanche tente de calmer les marchés en difficulté pour favoriser une augmentation des revenus publics et une baisse du taux de chômage.

Cependant, les citoyens américains souffrent de la pression inflationniste et de l’augmentation des prix qui coûtent aux ménages environ 500 dollars par mois en dépenses supplémentaires. La valeur des habitations s’est détériorée et les entreprises du bâtiment n’arrivent pas à respecter leurs engagements en raison des prix élevés des matériaux et des produits qui ont frappé le secteur de la construction.

En Europe, les signes d’inflation et leur poids commencent à affecter la vie quotidienne des citoyens, qui s’inquiètent de l’augmentation des prix de l’énergie (41,9 %), des aliments (8,9 %) et de la dévaluation de leur monnaie. Cette inflation a un effet sur le déplacement des voyageurs cet été et a fait baisser le nombre de touristes européens à l’intérieur du continent, qui sont nombreux à craindre ce que réservent l’automne et l’hiver. Les gouvernements occidentaux ont averti leurs concitoyens de se préparer à un hiver rigoureux, non pas à cause du changement climatique, mais parce que les prix de l’énergie atteindront un niveau sans précédent qui aura des répercussions sur la circulation des véhicules, l’industrie qui dépend du gaz et le chauffage en hiver.

C’est la Grande-Bretagne qui gagne la palme du taux d’inflation le plus élevé d’Europe (9,2 %), un sommet depuis 1982. Le gouvernement conservateur a renversé son premier ministre Boris Johnson quand les prix ont atteint des niveaux historiques qui ont alourdi la charge du citoyen. Les prix des carburants ont atteint 42 % et ceux des denrées alimentaires ont augmenté de 10 %, ce qui a poussé les familles britanniques à vivre leurs jours les plus sombres lorsque leurs revenus ont chuté au quart de ce qu’ils étaient depuis le début de l’année. Selon les prévisions de la banque centrale, l’inflation pourrait atteindre 11 à 12 %. Des millions de citoyens britanniques et ménages avec enfants se sont tournés vers les banques alimentaires pour demander de l’aide. Plus de 10 millions ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Près d’un tiers (29 %) des Britanniques ont confirmé que leurs finances s’étaient détériorées en raison de l’inflation et de la crise du coût de la vie.

La COVID-19 a frappé l’économie mondiale, provoquant une récession dans plus de 44 économies avancées. Les plus touchés de ces pays ont été la Turquie, où l’inflation a atteint 79 %, un sommet en 24 ans.

Selon l’Organisation mondiale de l’alimentation, lorsque l’épidémie de COVID-19 s’est produite, elle a fait grimper les prix des denrées alimentaires dans le monde entier et a provoqué la famine pour 827 millions de personnes. Ces chiffres ont continué de grimper au cours des dernières années, indépendamment de la guerre en cours en Ukraine entre les États-Unis et la Russie.

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