
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.Jusqu’à aujourd’hui, la « mort clinique » de l’accord sur le nucléaire entre l’Iran et les USA n’a pas été annoncée parce que l’Occident tient à ce que l’Iran maintienne une surveillance stricte de son programme nucléaire, ne fabrique pas de bombe nucléaire et l’approvisionne en pétrole et en gaz. L’Iran possède la quatrième réserve de pétrole connue en importance dans le monde et la deuxième plus grande réserve de gaz naturel au monde après la Russie. Les sanctions occidentales contre la Russie ont eu un grave effet boomerang sur la population occidentale. Une alternative doit être trouvée avant que de nouvelles sanctions ne soient introduites sur le secteur énergétique russe dans les mois à venir. Par conséquent, l’annonce par l’Occident que les négociations sont au point mort et dans une impasse n’est rien d’autre qu’une tactique de négociation sans espoir pour mettre davantage de pression sur l’Iran. C’est que l’Occident croit à tort que l’Iran veut absolument que son économie soit remise sur les rails du monde occidental. Les USA ont en fait mal interprété et surestimé l’appétit de l’Iran pour revenir à l’accord et lever les sanctions à son encontre à tout prix.
Dès le premier jour de l’entrée en fonction du gouvernement du président Ibrahim Raisi, Washington n’a pas compris la fermeté de la feuille de route iranienne. Raisi a fait part de son intention de se tourner vers l’Orient et a déclaré que les pourparlers nucléaires indirects avaient un but qui devait être compatible avec les intérêts de la République islamique et le déblocage de ses fonds. Mais les USA n’ont pas compris que l’Iran peut survivre sans accord sur le nucléaire malgré les sanctions américaines qui persistent depuis 43 ans. Ainsi, les USA resteront incontestablement le plus grand ennemi de l’Iran, quel que soit le nombre d’accords signés.
Dès les cinq premiers mois de son arrivée au pouvoir, le président iranien a placé les négociations sur le nucléaire parmi ses priorités à moyen terme. Le président américain nouvellement élu Joe Biden a dû attendre cinq mois avant que le président Raisi, qui a pris tout son temps, annonce la reprise des négociations indirectes et nomme son négociateur en chef Ali Bagheri Kani. Ce dernier a tourné la page par rapport à l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui croyait à tort que l’avenir de l’Iran était dans les bras de l’Occident. Il aura fallu un an à Donald Trump pour gifler le gouvernement modéré du président Cheikh Hassan Rouhani en déchirant le Plan d’action global commun (PAGC) en 2018 et en laissant le ministre des Affaires étrangères Zarif déçu et isolé.
Dès le premier jour des négociations sur le nucléaire sous Sayyed Raisi, Ali Bagheri Kani s’est opposé à la présence du drapeau américain dans la salle des négociations et a entamé des discussions avec le médiateur européen. L’Iran a accepté le rôle des négociateurs européens malgré l’échec des dirigeants de l’UE à respecter leur engagement envers le PAGC ces dernières années. En effet, lorsque Trump a illégalement rejeté le PAGC, les pays européens n’ont pas appliqué ou respecté les termes de l’accord qu’ils avaient signé. Les sociétés européennes n’ont pas osé rester en Iran, craignant les sanctions américaines que Trump a menacé d’imposer à tous sans exception pour que sa « pression maximale » fonctionne, croyait-il, et amène l’Iran à la table des négociations aux conditions de Washington. L’Europe a adopté une politique adjacente à celle des USA pour ne pas irriter Washington et rester dans sa sphère d’influence.
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