La Chine défiera-t-elle l’unilatéralisme américain et s’étendra-t-elle au-delà de la « Grande muraille »?

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.Le Parti communiste chinois a entamé son 20e congrès, qui dure une semaine, afin de reconduire le président Xi Jinping au pouvoir pour un troisième mandat (jusqu’en 2027), à la suite de modifications constitutionnelles. Ce congrès définira les politiques intérieure et extérieure du pays pour les années à venir. Il se tient alors qu’une guerre féroce est menée en Ukraine, qui remet en cause l’hégémonie mondiale des États-Unis sans avoir pour objectif de la remplacer par la domination d’un autre pays (Russie ou Chine). Il se déroule également à la suite des provocations américaines qui ont provoqué la colère de la Chine, soit la visite à Taïwan de la présidente du Congrès américain Nancy Pelosi, et la vente par les États-Unis de 1,1 milliard de dollars d’armes à l’île chinoise « autonome ». Les États-Unis tiennent un double langage, en armant Taïwan et encourageant son gouvernement à défier Pékin, tout en reconnaissant le principe d’une seule Chine, qui inclut Taïwan. Le président Xi l’a confirmé dans son discours d’ouverture où, sur un ton tranchant, il a averti les États-Unis qu’il prendrait « toutes les mesures nécessaires contre l’ingérence de forces extérieures » et contre « l’internationalisation de la question taïwanaise ». Toutefois, l’hostilité des États-Unis à l’égard de Pékin s’est intensifiée pour éloigner la Chine de la Russie, d’où l’hésitation de Pékin à soutenir Moscou dans sa guerre contre les pays de l’OTAN. Le président Xi cherche à éviter les sanctions économiques occidentales, mais reste néanmoins le proche partenaire du président Vladimir Poutine. Pékin peut-il encore résister à l’agression occidentale comme il l’a fait pendant des décennies?

La politique chinoise de réforme interne et d’ouverture au monde extérieur a commencé en décembre 1978, lorsque le président Deng Xiaoping a annoncé la « politique de la porte ouverte » pour les entreprises et les investisseurs étrangers. Il s’agissait du premier pas depuis l’époque du Kuomintang, le parti unique qui a gouverné la Chine de 1927 à 1949, d’une politique visant à promouvoir la croissance économique et à sortir de la pauvreté. Depuis lors, la Chine est passée de la 32e à la 13e place dans le monde en termes de volume d’exportation jusqu’en 2010, lorsque la part de la Chine s’est établie à 10,4 % du marché mondial, déclassant alors les États-Unis en tant que premier pays commerçant du monde, avec des importations et des exportations d’une valeur de plus de 4 160 milliards de dollars par an en 2010 et de plus de 5 300 milliards de dollars en 2019.

La Chine utilise également sa richesse sur le plan intérieur pour changer le mode de vie de ses citoyens. Elle a dépensé 224 milliards de dollars et déplacé des millions de familles dans un milieu plus favorable à l’agriculture, à l’éducation et à l’économie, pour sortir 770 millions de personnes de l’extrême pauvreté et annoncer en 2020 avoir totalement éradiqué la pauvreté. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles la Chine est devenue le centre d’intérêt des dirigeants mondiaux, compte tenu des progrès et de l’essor économique, scientifique et industriel rapide du pays. Parallèlement, l’Europe subit une détérioration de son industrie, principalement due à la pénurie d’énergie. L’Europe traverse une période de bouleversements, faute d’énergie russe bon marché provenant de cinq pipelines qui ne répondent plus qu’à 41 % des besoins énergétiques de l’UE, en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales contre la Russie.

Les pays occidentaux se retrouvent donc devant un super État chinois doté d’armes nucléaires abouties et moderniséesd’armes de pointe, du système de navigation par satellite « Beidou » (concurrent du GPS américain) et d’une économie émergente importante. La Chine possède son propre système de paiement par carte magnétique, la « carte Mir » (1,3 billion de dollars pour 800 millions de cartes), qui est également utilisée par les Russes (après que Visa, MasterCard et American Express eurent cessé leurs activités 

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