Invasion terrestre de Gaza : le combat d’Israël pour un objectif inatteignable

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

Alors que l’invasion terrestre de Gaza s’intensifie, les objectifs stratégiques d’Israël restent entourés d’ambiguïté et d’incertitude. Lancée depuis de multiples directions, l’incursion souligne l’engagement d’Israël en faveur d’une approche multidimensionnelle. Pourtant, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son mini-conseil de guerre très soudé, qui regroupe le ministre de la Défense Yoav Galant et le chef de l’opposition Benny Gantz, hésitent à annoncer officiellement le début de l’opération.

Plusieurs facteurs contribuent à cette réticence. Tout d’abord, la crainte que les objectifs déclarés de l’invasion ne soient pas atteints. Netanyahou, déjà aux prises avec le bourbier stratégique créé par la résistance palestinienne le 7 octobre, est soucieux de gérer cette crise tout en minimisant les pertes israéliennes et les revers, et de se blanchir de l’échec de son gouvernement et de ses services de sécurité. Les enjeux sont considérables et les événements en cours à Gaza façonneront sans aucun doute le paysage géopolitique de la région dans les jours à venir.

Anatomie de la planification de la guerre : de la conception à l’exécution

Dans le monde complexe de la stratégie militaire, la formulation des plans de guerre est un processus méticuleux qui s’appuie sur divers niveaux d’analyse et de préparation. Lorsque les commandants d’état-major préparent le terrain pour une opération, ils en définissent d’abord les conditions, la logique sous-jacente et les objectifs généraux. Cette étape initiale donne le ton de ce qui va suivre.

Après cette étape fondamentale, l’accent est mis sur la mobilisation des forces. Il s’agit de rassembler les troupes, d’assurer un flux régulier d’approvisionnements logistiques, d’organiser l’appui-feu, de stocker les munitions et d’organiser l’hébergement du personnel. La période qui précède la cruciale « heure H » (le moment où l’opération commence) est une période d’anticipation et de planification méticuleuse.

Les stratèges déterminent la direction des attaques initiales et des attaques de diversion. Ils évaluent les avantages de lancer des attaques sur plusieurs fronts, en gardant toujours à l’esprit la nécessité éventuelle de modifier les plans en fonction du succès de l’opération et de la résistance des défenses de l’ennemi. Les éléments clés à prendre en compte sont la détermination de l’étendue de la progression, la sécurisation des flancs et leur protection.

Le recours aux tactiques de diversion fait partie intégrante de cette planification. Elles peuvent aller d’un prébombardement intensif à des tentatives de débarquement et de pénétration dans des zones éloignées des principaux axes d’attaque. Le fait d’engager l’ennemi, même dans des escarmouches mineures, peut fournir des informations inestimables sur son état de préparation et ses faiblesses possibles.

En fait, chaque étape, de la planification initiale à l’exécution finale, fait partie de la chorégraphie complexe de la guerre, où chaque mouvement est calculé, chaque risque évalué et chaque résultat anticipé.

En coulisses : les manœuvres de guerre discrètes d’Israël et le calcul politique

Au cours de la semaine écoulée, l’armée israélienne a mené des exercices de guerre discrets qui soulignent la réticence des dirigeants politiques à déclarer publiquement le début d’une offensive. Ces manœuvres discrètes ont plusieurs objectifs, le plus important étant de recalibrer et de préparer psychologiquement les troupes.

Ce besoin de recalibrage fait suite à un revers majeur subi par l’armée. Dans un geste audacieux, la résistance palestinienne a lancé le 7 octobre une attaque-surprise contre le centre névralgique de l’armée israélienne, dans les colonies illégales de l’enveloppe de la bande de Gaza. Cette attaque audacieuse s’est étendue aux onze branches de la « division de Gaza » situées à la périphérie de la bande de Gaza. Les conséquences ont été éloquentes : des centaines de soldats israéliens ont été tués ou capturés, et quatre généraux de haut rang comptaient parmi les victimes.

Un tel coup porté au moral et aux capacités opérationnelles de l’armée a rendu nécessaires ces exercices de guerre discrets. Il ne s’agit pas seulement de se préparer physiquement, mais aussi de restaurer la confiance, de rétablir les structures de commandement et d’élaborer des stratégies en vue de nouvelles confrontations possibles. La réticence des dirigeants politiques à annoncer le début d’une attaque est révélatrice de la complexité et du caractère délicat de la situation, alors qu’ils ont maille à partir avec les implications des événements récents et qu’ils tracent la voie à suivre.

Les avancées tactiques d’Israël : examen plus approfondi de la stratégie sur le terrain à Gaza

À la suite des récents affrontements, l’armée de l’air, l’artillerie à longue portée et les divisions blindées d’Israël ont intensifié leurs opérations, en créant un périmètre de feu dans leurs zones cibles. Cette stratégie, souvent qualifiée de « tapis de bombes », vise à brûler le sol et à ouvrir la voie aux forces terrestres. L’objectif est double : redonner un semblant de confiance à une armée ébranlée par les récents événements et réduire de manière préventive les menaces à l’intérieur de Gaza.

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