Guerre entre le Mossad israélien et le service du renseignement du Hezbollah 2/3

Les femmes, l’argent, la vengeance et une position dominante sont les sources de motivation de l’espionnage.

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Les chiites immigrés du Liban qui vivent et travaillent à l’étranger sont également devenus la cible du Mossad. Comme les familles chiites libanaises et leurs jeunes ne peuvent généralement pas se rendre facilement sur le continent européen voisin, ils trouvent refuge dans les pays africains où ils ont des parents bien établis. Le Mossad a donc amplifié la dynamique de ses opérations de polarisation pour inclure le continent africain afin de piéger et de recruter le plus grand nombre d’agents dans son réseau.

Lorsque la guerre a éclaté en Syrie, la menace sérieuse qui planait sur l’Axe de la Résistance était la possibilité que le gouvernement central de Damas tombe aux mains d’Al-Qaïda et, plus tard, du groupe armé « État islamique » (Daech). Pareil scénario aurait fermé la ligne d’approvisionnement logistique entre Téhéran et Beyrouth via Damas, rendant ainsi plus difficile pour le Hezbollah le réapprovisionnement ou la mise à niveau de ses missiles et de ses drones.

Les groupes extrémistes sunnites takfiris ont atteint le cœur de Damas en 2013, obligeant le président syrien à demander l’appui de troupes terrestres à l’Iran et au Hezbollah. Cette situation critique a conduit au recrutement de milliers de jeunes volontaires libanais dans les rangs du Hezbollah, l’intention étant de rassembler une main-d’œuvre importante pour récupérer les pertes de territoires essentiels dans les combats menés au Levant et en Irak dans le but de vaincre Al Qaeda et Daech. Le Hezbollah a attiré les jeunes remarquablement rapidement et les a transférés directement dans les camps d’entraînement créés à la hâte pour leur dispenser un entraînement militaire. L’objectif était de rassembler une horde humaine importante et de la déployer en Syrie et en Irak, où Al-Qaïda et Daech opéraient et menaçaient la stabilité des deux pays. Les camps d’entraînement nouvellement établis n’étaient pas dissimulés aux yeux d’Israël ou de l’Occident. Les camps n’étaient pas destinés à être secrets, mais à essayer d’intimider le sponsor du projet d’État failli en Syrie et en Irak.

Le Hezbollah n’avait jamais connu pareille situation similaire dans le passé. Il a dû improviser et créer des plans provisoires pour un si grand nombre de recrues. Avant cette situation d’urgence, l’acceptation dans les rangs du Hezbollah était soumise à des conditions strictes. Les recrues passaient des tests psychologiques, idéologiques et physiques et suivaient des cours pendant au moins deux ans avant d’être acceptées et envoyées dans les camps militaires pour commencer leur entraînement avant d’être affectées à des opérations sur le terrain.Mais les volontaires de la guerre en Syrie et en Irak n’ont pas été soumis à ces mesures de sécurité, car leur mission ne les amenait pas à côtoyer des unités sensibles et des équipements militaires spéciaux. Ils ont plutôt participé aux batailles en tant qu’éléments qu’infanterie jusqu’à ce que leur rôle sur le champ de bataille prenne fin après des années de combat. L’Irak a fini par reprendre le contrôle de l’ensemble de son territoire, et la Syrie a libéré près de 70 % du sien. Des centaines de ces volontaires ont été tués et des milliers ont été blessés. À la fin de la guerre, certains d’entre eux ont quitté les rangs du Hezbollah 

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