L’escalade de la guerre invisible israélo-iranienne : l’Iran a déplacé ses bases et ses fortifications sous terre en Syrie.

Par Elijah J. Magnier

Traduction : Daniel G.

Dans un conflit tumultueux de plus en plus intense qui n’est pas rapporté sur la scène internationale, l’affrontement entre Israël et l’Iran a atteint un point critique, marqué par des attaques incessantes et un rejet catégorique des efforts de médiation. Alors que les tensions entre ces deux puissances du Moyen-Orient ne cessent de croître, un examen plus approfondi révèle un réseau d’opérations secrètes et de manœuvres stratégiques qui redessinent le paysage régional.

La récente déclaration du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui associe l’Iran à une série d’attaques agressives sur le territoire israélien, n’a pas qu’une signification politique. La dynamique complexe entre les deux nations s’est intensifiée au-delà des escarmouches par procuration, l’Iran ayant choisi de riposter aux frappes israéliennes en Syrie par des tactiques asymétriques, des attaques de loups solitaires et des opérations conçues pour infliger des souffrances à l’occupation israélienne. Parallèlement, le soutien indéfectible de l’Iran aux groupes de la résistance palestinienne passe par la fourniture secrète d’armes de pointe, ce qui a pour effet d’uniformiser les règles du jeu de cet affrontement asymétrique.

L’armée israélienne n’a jamais cessé de cibler des sites syriens pour contrer l’influence iranienne, qui a récemment été marquée par une frappe décisive. Pour la première fois, Israël a détruit près de deux millions de litres d’essence iranienne stockés en Syrie, une source de pétrole essentielle dans le contexte des sanctions occidentales. Cependant, malgré les campagnes aériennes persistantes d’Israël contre les intérêts iraniens en Syrie, l’espoir tant vanté d’éradiquer l’implantation de l’Iran dans la région échoue à répétition, en consolidant involontairement l’influence iranienne au sein de l’appareil de sécurité nationale de la Syrie. 

Le succès stratégique de l’Iran dans l’établissement d’un front continu allant de la Palestine au Liban, en passant par la Syrie, l’Irak et le Yémen, va à l’encontre des attentes initiales des acteurs régionaux. L’échec de la guerre syrienne, conjugué à des tournants géopolitiques tels que l’invasion de l’Irak en 2003 et la montée de Daech, ont involontairement propulsé l’influence de l’Iran à des sommets sans précédent, ce qui préoccupe les puissances occidentales et pose un problème durable au paradigme de sécurité d’Israël. En conséquence, l’empreinte stratégique de l’Iran s’étend bien au-delà de ses frontières, conséquence involontaire des interventions régionales passées.

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