La stratégie israélo-américaine à Gaza : Une poursuite d’objectifs communs impossibles à réaliser?

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

Les bombardements israéliens incessants sur la ville de Gaza se poursuivent sans relâche, attirant l’attention du monde entier, notamment dans les pays occidentaux qui ont historiquement soutenu Israël. Ce soutien se poursuit en dépit des violations des droits de la personne commises à l’encontre des Palestiniens musulmans et chrétiens et du non-respect perçu des résolutions de l’ONU et du droit international. En fait, les actions d’Israël vont au-delà de la guerre et laissent supposer des motifs de nettoyage ethnique et de punition collective contre la population civile de Gaza. La fermeté d’Israël dans ses opérations s’appuie sur le soutien indéfectible de l’Occident, en particulier des États-Unis. Ce soutien permet à Israël de cibler les infrastructures civiles, y compris les lieux de culte, les écoles, les hôpitaux et les centres commerciaux, sans crainte de répercussions internationales. Alors que l’invasion terrestre de la ville assiégée a été initialement retardée en raison des « conditions météorologiques », des rapports ultérieurs ont indiqué que les États-Unis exhortaient Israël à patienter, peut-être pour affiner les stratégies visant à « vaincre le Hamas », comme l’ont déclaré certains responsables. La question est de savoir si les efforts combinés de l’alliance israélo-américaine peuvent réellement atteindre leurs objectifs communs dans la région.

L’attitude de l’Occident, plus particulièrement des États-Unis et de l’Union européenne, a été et continue d’être un facteur important dans le conflit en cours. Historiquement, les États-Unis ont fourni à Israël une aide militaire, une couverture diplomatique et un soutien politique. Cette alliance est fondée sur des intérêts stratégiques communs, des liens historiques et des objectifs géopolitiques mutuels. Toutefois, ce soutien indéfectible a souvent été critiqué par des observateurs internationaux qui estiment qu’il encourage Israël à agir sans craindre les répercussions mondiales, en particulier lors des bombardements aveugles de Gaza au cours des 15 dernières années. Le nombre de Palestiniens tués par Israël en Cisjordanie n’est pas non plus à sous-estimer.

En effet, le conflit actuel a exacerbé la crise humanitaire à Gaza. Les frappes sur des infrastructures comme les hôpitaux, les écoles et les services publics font en sorte que la population civile est confrontée à un massacre collectif et à des conditions humanitaires désastreuses. Les agences internationales ont tiré la sonnette d’alarme quant à la possibilité d’une catastrophe humanitaire à grande échelle si le conflit se poursuit comme on le prévoit, Israël ayant fixé un objectif ambitieux pour son opération militaire.

L’objectif déclaré des responsables israéliens de « vaincre le Hamas » et d’« éliminer tous les Palestiniens » est tout sauf simple. De nombreux Palestiniens considèrent le Hamas comme un mouvement de résistance contre l’occupation israélienne. Le défi pour l’alliance israélo-américaine est de savoir comment neutraliser la menace posée par le Hamas sans s’aliéner davantage les civils palestiniens ou le monde arabe dans son ensemble, qui se rebellent contre la politique de deux poids deux mesures de l’Occident et son soutien inconditionnel à Israël. Mais les défis à relever pour atteindre cet objectif sont considérables :

1.         Population civile : Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées au monde, avec 2,3 millions de personnes vivant sur moins de 360 kilomètres carrés. Toute opération militaire risque de faire de nombreuses victimes civiles, ce qui entraînerait une condamnation internationale et d’éventuelles répercussions juridiques.

2.         Répercussions géopolitiques : Une opération de grande envergure à Gaza pourrait avoir des répercussions régionales plus grandes, en attirant potentiellement d’autres acteurs et en aggravant le conflit. Des groupes de résistance au Liban, en Irak et au Yémen sont déjà impliqués.

3.         Problèmes de réoccupation : Si le Hamas est chassé du pouvoir, qui gouvernera Gaza? Une vacance du pouvoir pourrait conduire à une plus grande instabilité ou à la montée de groupes plus radicaux déterminés à résister à l’occupant.

4.         Opinion publique : L’opinion publique joue un rôle essentiel en Israël et aux États-Unis. Des opérations militaires prolongées faisant de nombreuses victimes civiles peuvent entraîner des réactions négatives à l’échelle nationale et internationale. Le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou fait déjà l’objet de vives critiques en Israël et ailleurs dans le monde.

Les États-Unis maintiendront-ils leur soutien illimité à Israël en dépit des crimes commis par l’armée israélienne? 

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