
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.
L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » a jeté une lumière crue sur l’approche israélo-sioniste de la question palestinienne, un réveil brutal de l’aggravation du conflit. Des rapports ont fait état de propos désobligeants tenus par des responsables du gouvernement israélien à l’égard des Palestiniens, certains allant même jusqu’à suggérer que l’utilisation d’armes nucléaires contre Gaza pourrait être une mesure « raisonnable » pour anéantir la population. Cette rhétorique alarmante s’inscrit dans un contexte où la communauté internationale est de plus en plus sensibilisée et préoccupée par la crise humanitaire qui sévit dans la région.
La situation a atteint un point critique, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant apparemment reçu carte blanche des États-Unis et de leurs alliés occidentaux pour poursuivre son programme, qui vise à déplacer les Palestiniens vers l’Égypte et à démanteler le Hamas, c’est-à-dire une nouvelle Nakba (terme historiquement associé à l’exode palestinien de 1948).
Toutefois, l’intensité de l’offensive israélienne aurait dépassé ce que les bailleurs de fonds internationaux de Netanyahou sont prêts à soutenir très longtemps. L’évolution de l’opinion internationale, conjuguée à l’évolution de la situation militaire et à la résistance inébranlable des forces palestiniennes, a commencé à inciter les partisans d’Israël, jusqu’alors silencieux, à s’exprimer. Les images terribles des destructions massives et du ciblage systématique des civils, en particulier des enfants, sont devenues trop graves pour être ignorées, principalement par la communauté occidentale.
La possibilité d’un conflit plus large, avec des interventions sur plusieurs fronts, a renforcé l’urgence de la situation. Cela a incité certains des alliés traditionnels d’Israël à rompre leur silence et à prendre leurs distances vis-à-vis ce qui est de plus en plus considéré comme une guerre disproportionnée et moralement indéfendable, menée apparemment en toute impunité sans avoir à rendre de comptes à communauté internationale. La question se pose désormais avec acuité :Le compte à rebours d’un combat visant à exterminer la population de Gaza s’est-il amorcé et le malaise croissant de la communauté internationale conduira-t-il à une réévaluation de la situation sur le terrain?
Un mois après la campagne militaire dévastatrice menée à Gaza, la communauté internationale arrive à un moment crucial, alors que le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, appelle publiquement à un cessez-le-feu. L’appel de Guterres intervient à la suite de pertes humaines sans précédent, dont la mort de 88 membres du personnel des Nations unies, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré dans une même zone de conflit en si peu de temps.
L’appel du Secrétaire général à la fin des hostilités, qu’il a décrit de manière poignante comme transformant Gaza en un « cimetière d’enfants », marque un changement significatif dans la réponse internationale à la crise et les pertes importantes parmi le personnel des Nations uniesn’y sont pas étrangères.
Ce changement s’explique aussi par le fait que l’Occident reconnaît de plus en plus la nécessité de désamorcer la situation et de fournir une stratégie de sortie au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et à son gouvernement intransigeant. Les signes de ce changement sont visibles dans les efforts diplomatiques du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, dont les multiples visites en Israël ont d’abord marqué un soutien, pour ensuite avoir l’air de reconnaître l’échec de la diplomatie. L’intense campagne militaire israélienne, qui visait à l’origine à démanteler le Hamas à Gaza, a involontairement tendu les relations diplomatiques des États-Unisavec leurs alliés régionaux.
Alors que les yeux du monde sont tournés vers la région, la question demeure : Ces manœuvres diplomatiques et la pression internationale suffiront-elles à mettre fin au cycle de la violence et à ouvrir la voie à une paix durable dans la région? La réponse réside dans l’équilibre entre unevolonté politique, la stabilité régionale et la recherche de la justice et du respect des lois internationales pour toutes les parties concernées.
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