La guerre USA-Russie qui ébranle le monde devrait perdurer

Par Elijah J. Magnier 

Traduction : Daniel G.

Le président américain Joe Biden affirme qu’il « défendra chaque pouce carré du territoire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) », en sachant fort bien qu’aucun des 30 pays membres de l’OTAN n’a été attaqué. Le message des USA s’adresse à ses alliés, en exprimant la volonté de les défendre contre la Russie, pour que le climat tendu se maintienne entre les nations européennes et Moscou. Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporizhe et Kherson deviendront des territoires russes une fois que la Douma aura approuvé le référendum. La majorité des habitants de ces régions ont voté en faveur de l’annexion à la Fédération de Russie. Les vastes zones de ces provinces qui n’ont pas encore été libérées seront conquises. Tout cela confirme que la guerre russe va se poursuivre et risque de s’intensifier avec l’augmentation du soutien militaire, financier, matériel et en matière de renseignement des USA à l’Ukraine. Les pertes ukrainiennes se sont soldées jusqu’à présent par plus de 50 000 soldats tués, 150 000 blessés et 100 000 kilomètres carrés de territoires conquis. Le résultat obtenu est mince compte tenu de l’ampleur du soutien des États-Unis et de l’OTAN apporté à l’Ukraine. Des villes sur la mer d’Azov et la mer Noire, d’importantes usines, des terres agricoles et le plus important réacteur nucléaire d’Europe sont tous tombés aux mains des Russes. À quoi devons-nous nous attendre pour la suite des choses?

Dans toutes les guerres, il y a des belligérants qui l’emportent contre d’autres qui peuvent quand même obtenir quelques victoires tactiques, comme la reconquête par les Ukrainiens de la région de Kharkiv et de Liman et peut-être d’autres à venir, jusqu’à ce que la Russie injecte des troupes fraîches sur le champ de bataille au cours des prochains mois. Les USA soutiennent que les territoires et villes récupérés par les Ukrainiens dans ces quatre provinces sont des territoires ukrainiens et non russes. Cette version des faits est pour dire à la Russie que ses territoires reconnus ne seront pas attaqués. Mais cela ne changera rien au fait que la Russie n’attend que l’occasion de riposter très fort pour reprendre le contrôle des territoires perdus dans les zones où elle a tenu son référendum, principalement à Lougansk.

Il est également de notoriété publique que des forces spéciales américano-européennes sont présentes sur le terrain en Ukraine, sous la supervision d’officiers supérieurs de l’OTAN relevant des chefs d’état-major interarmées de 20 à 30 pays réunis sous le commandement des États-Unis sur la base allemande de Ramstein. Ces derniers disposent de satellites et de moyens de renseignement pour mener la guerre en Ukraine. Ces officiers envoient les armes appropriées à l’armée ukrainienne. Ils s’efforcent de trouver la ligne de défense la plus faible pour ouvrir une brèche dans le front russe le long des 800 à 1 000 kilomètres qui forment le front ukraino-russe.

Ces officiers occidentaux de haut rang loyaux travaillent dans un environnement amical en Allemagne et non au milieu d’une zone de guerre. Ils ne subissent pas de pression psychologique et morale, en sachant très bien que toute erreur dans leurs plans militaires entraînera de nombreuses pertes ukrainiennes, mais pas européennes. Par conséquent, ils peuvent se permettre de perdre de nombreux éléments ukrainiens pour obtenir des victoires tactiques. Les USA ont besoin de ces victoires tactiques de l’armée ukrainienne pour les rapporter dans les médias et les réseaux sociaux manipulés, pour pousser les nations européennes à poursuivre leur soutien à l’Ukraine et pour saper le moral des Russes ou impressionner les pays hostiles à l’unilatéralisme mondial et à la domination occidentale. L’administration américaine veut démontrer que le président Poutine peut perdre la guerre et que Washington et ses alliés européens auront progressivement le dessus sur les Russes en gagnant une bataille après l’autre.

Malgré le poids économique important qui pèse sur la population européenne, les dirigeants de l’UE continuent de soutenir l’Ukraine sur le plan militaire et financier. En outre, comme l’a exprimé son ministre de la Santé de l’Allemagne Karl Lauterbach, le gouvernement de ce pays membre de l’OTAN, qui abrite le siège du commandement militaire qui dirige la guerre en Ukraine, est « en guerre contre la Russie ». C’est la position officielle adoptée par un membre du gouvernement allemand qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’implication déjà manifeste du pays dans la guerre en Ukraine contre la Russie. Il n’est pas surprenant de voir l’augmentation du niveau d’engagement européen en Ukraine dans l’espoir de gagner la guerre contre Moscou, d’en récolter les bénéfices et de faire valoir qu’ils étaient du « bon côté » de l’histoire et pas seulement des faire-valoir des États-Unis.

Il est essentiel ici de mettre en lumière les performances de l’armée russe, qui a montré son incapacité à conserver le terrain qu’elle a conquis, face à la multiplication des ennemis et au soutien et à l’implication illimités de l’Occident dans la guerre. L’armée russe n’est pas à la hauteur des ambitions et des objectifs de Poutine qui sont d’empêcher les USA de vaincre la Russie et de paralyser son économie, et de mettre fin à l’hégémonie et à l’unilatéralisme des USA dans le monde. Par conséquent, la guerre en cours poussera la Russie à remodeler et à augmenter les effectifs de son armée et l’inventaire de ses armements pour les rendre compatibles et efficaces dans le cadre d’une guerre classique conventionnelle, en dehors de toute option nucléaire.L’Occident pensait pouvoir vaincre la Russie dès le premier mois de la guerre, comme l’a 

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